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Sale temps pour Napster

Censuré par les fournisseurs d’accès et les universités américaines, poursuivi par les éditeurs, les artistes, et bien d’autres, Napster traverse une passe difficile. Pourtant, le concept des fichiers partagés ne semble pas près de s’éteindre.

Sous le coup ?” depuis décembre ?” d’une procédure entamée par la RIAA (Recording Industry Association of America), Napster se retrouve à nouveau sous les feux de la rampe cette semaine. Metallica ?” le groupe de rock heavy-metal qui exploite un lucratif site payant à son nom ?” a en effet décidé de poursuivre à son tour Napster ainsi que 200 universités américaines ( Yale, Indiana et South California sont nommément citées). Ces dernières seraient ” coupables ” d’avoir laissé leurs étudiants s’échanger des fichiers musicaux à travers leurs serveurs. Dix millions de dollars de dommages et intérêts leur sont réclamés devant l’US District Court de Los Angeles.Mises au pied du mur, les universités américaines, dont les réseaux à haut débit voient transiter la majorité des fichiers échangés, pourraient bien reconsidérer leur traditionnelle position de ” laisser-faire ” à l’encontre de Napster. Une centaine d’entre elles, à travers tout le territoire américain, avaient déjà imposé des mesures de restriction ou de bannissement à l’encontre d’un logiciel qui possède à leurs yeux le tort d’accaparer inutilement une bonne part de leur bande passante. Le ratio aurait même atteint jusqu’à 80 % du trafic à l’université d’Indiana, au début de l’année.

Perturbations et démêlés judicaires

Seul fournisseur d’accès à suivre le mouvement pour le moment, le câblo-opérateur californien Cox@Home. Ce dernier vient d’adresser, à ses abonnés qui utilisaient Napster, un courrier les enjoignant de cesser sous peine d’interruption du service.Pour couronner cette série d’ennuis, AboveNet, le principal hébergeur de Napster subit depuis lundi des perturbations empêchant jusqu’à ce jour tout téléchargement du logiciel, qui reste cependant disponible sur un site canadien.En plus de ces démêlés judiciaires, un coup fatal pourrait être porté à Napster par la diffusion de son concurrent Gnutella. Mis en ligne sur le site américain d’ AOL pendant la seule journée du 14 mars par des programmateurs dissidents, Gnutella permet, comme Napster, l’échange de fichiers MP3. Offert avec son code source, il peut être modifié ou reproduit à volonté.
Principal avantage par rapport à Napster : Gnutella utilise un mode d’échange poste à poste, c’est-à-dire que les fichiers ne transitent pas par un serveur, ce qui garantit à ses utilisateurs un anonymat appréciable. Bien des pratiquants des activités illicites sur Internet lont déjà compris et en on fait bon usage.

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Manuel Broyer