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Sabotage de fibres optiques à Paris : l’identité des auteurs est toujours un mystère

L’identité des individus ayant saboté trois câbles de fibre optique à Paris est toujours un mystère. Plusieurs mois après les faits, l’attaque semble avoir été orchestrée par un groupe de professionnels. Certains experts soupçonnent des groupes écologistes radicaux.

Durant la nuit du mardi 26 au mercredi 27 avril 2022, trois câbles de fibre optique ont été sectionnés en France, dans la région de Paris. Cachés dans le sol, ces câbles Internet sabotés ont provoqué des dysfonctionnements du réseau chez tous les opérateurs du pays. Free et SFR ont été particulièrement touchés par l’incident.

Des coupures d’accès à Internet ont été rapportées dans plusieurs villes, dont Grenoble, Besançon, Reims et Strasbourg. Des milliers de Français ont été temporairement privés d’Internet.

Les autorités ont rapidement privilégié la piste criminelle. Le parquet de Paris a promptement ouvert une enquête pour « détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation », « entrave à un système de traitement automatisé de données » et « association de malfaiteurs ».

Lire aussi : Une grosse tempête solaire pourrait casser le réseau de câbles sous-marins d’Internet

Qui est derrière le sabotage des câbles de fibre optique ?

Mais, plusieurs mois plus tard, on ignore toujours qui est derrière le sabotage des câbles longue distance. Interrogé par nos confrères de Wired, Nicolas Guillaume, PDG de la société de télécommunications Nasca Group, estime que l’attaque a été organisée par des professionnels.

« Les câbles sont coupés de manière à causer beaucoup de dégâts et prennent donc énormément de temps à réparer, générant également un impact médiatique significatif. C’est le travail de professionnels », assure Nicolas Guillaume, dont la société a été pénalisée par l’attaque.

Afin de maximiser les dégâts, les saboteurs ont découpé les câbles à deux endroits à l’aide d’une scie circulaire électrique. Ils ont ensuite disparu avec la partie sectionnée, ce qui a grandement compliqué la tâche des réparateurs.

Arthur PB Laudrain, chercheur au département de politique et de relations internationales de l’Université d’Oxford, est du même avis. Après avoir étudié les sabotages, il estime que « quiconque a mené les attaques devait connaître l’emplacement exact des conduits de câbles ». Les sabotages, réalisés dans l’obscurité la plus totale, impliquent « beaucoup de coordination et quelques équipes ».

Si l’identité des saboteurs est encore un mystère, certains pointent du doigt des groupuscules écologistes d’extrême gauche. C’est le cas de Salamatian Kavé, professeur à l’université de Savoie et spécialiste en cyberstratégie. Interrogé par CyberScoop, il pointe du doigt des écologistes radicaux qui s’opposent à la numérisation de la société. Michel Combot, directeur général de la Fédération française des télécommunications, ne croit pas à cette hypothèse. Il estime que des extrémistes auraient rapidement revendiqué l’opération.

Recrudescence des sabotages en France

Quelle que soit l’identité des malfaiteurs, on note une recrudescence des sabotages sur le territoire français. Début mai, dans le Val-de-Marne, neuf chambres de répartition de fibre optique ont d’ailleurs été sabotées. Soixante-quinze attaques contre les réseaux de télécommunications français ont été recensées ces trois derniers mois, note Wired.

« Je crains que ces attaques, en France et ailleurs dans le monde, ne se reproduisent », regrette Michel Combot.

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Source : Wired