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RÉSEAUX ET MOBILES 3 G : L’ASIE MET LES BOUCHÉES DOUBLES

Hong Kong a accueilli, du 4 au 9 décembre, le dernier grand salon des télécoms du millénaire. Les opérateurs et équipementiers asiatiques ont pu y donner les preuves de leur mobilisation dans la perspective du déploiement des réseaux cellulaires de troisième génération (UMTS) dans la région.

Le salon Telecom Asia 2000 a conclu le siècle en ouvrant de réelles perspectives. L’Asie des télécoms s’était, en effet, donné rendez-vous à Hong Kong pour livrer bataille sur le terrain des futurs réseaux cellulaires radio de troisième génération. À l’instar de l’Europe, l’Asie est devenue une zone très dynamique en matière de mobiles. En dix ans, le nombre d’abonnés à un réseau cellulaire de deuxième génération (GSM 900 et 1 800 MHz ; CDMA, Code division multiple access ; et TDMA, Time division multiple access) est passé de 1 million à 170 millions, selon l’UIT, organisateur du salon.Le Japon – et son opérateur cellulaire dominant, NTT DoCoMo, fort de ses quinze millions d’abonnés à l’i-mode – joue le rôle de locomotive dans l’essor en Asie des infrastructures mobiles de troisième génération. Il ouvrira un premier réseau en W-CDMA ( Wideband CDMA) sur la région de Tokyo en mai prochain. “Cette infrastructure supportera le service i-mode avec les débits plus élevés propres aux réseaux de troisième génération”, explique Jean-Louis Hurel, directeur marketing de la division Mobiles d’Alcatel, commentant les résultats de son groupe en Asie.

NTT DoCoMo tire les ficelles en Asie

Sur son stand, l’opérateur japonais distribuait des brochures décrivant son futur service sous la bannière Foma ( Freedom of mobile multimedia access, ou liberté de l’accès mobile multimédia).Les débits annoncés à l’ouverture seront de 384 kbit/s dans le sens descendant (du réseau vers le terminal), et de 64 kbit/s dans le sens inverse. Rien à voir, donc, avec le débit de 9,6 kbit/s proposé sur l’i-mode aujourd’hui.En termes de prestations, la vision de NTT DoCoMo reste classique : visioconférence, télédistribution de musique et de vidéo, et connexion rapide à Internet. En retenant W-CDMA, NTT DoCoMo exerce une influence certaine sur le marché des infrastructures. “C’est la première fois que l’opérateur jouera la carte d’une norme internationale de réseau radio”, remarque Emmanuel Sauquet, directeur en charge de l’activité Internet sans fil pour Nortel Networks en Asie. Tous les équipementiers télécoms japonais et étrangers se sont mobilisés pour lui fournir les infrastructures demandées en vue de l’ouverture du service i-mode de troisième génération, au printemps prochain. Cette dynamique d’entraînement joue aussi à fond sur les fabricants de terminaux, notamment les japonais Matsushita, Mitsubishi, Nec et Sanyo, et le coréen Samsung.

De la couleur sur tous les écrans des téléphones

Ces industriels trouvent, dans les premiers modèles de prototypes de combinés de troisième génération présentés à Asia Telecom 2000, matière à exprimer leur légendaire savoir-faire technologique dans l’électronique grand public. L’un des enseignements de ce salon a été de fournir l’esquisse des téléphones 3G de demain : ultracompacts et dotés d’un écran couleur de bonne définition pour le téléchargement de vidéos (et même deux mini-écrans couleur côte à côte sur un modèle de téléphone présenté par Sanyo), avec batterie longue durée. Assurément, ces terminaux seront tout, sauf de simples téléphones. Certains constructeurs parient sur la génération intermédiaire (2,5G), adaptée aux réseaux cellulaires GPRS (General packet radio services). Motorola a dévoilé son premier combiné GPRS et sa version assistant personnel numérique sur une base Symbian. Cette gamme, baptisée Accompli, sera disponible au printemps. Samsung, quant à lui, assure être capable de livrer ses terminaux GPRS en quantité industrielle dès le début de cette année.En Asie, outre le W-CDMA, retenu par NTT DoCoMo, subsistent d’autres technologies de réseaux cellulaires 3G, sachant que l’UIT avait retenu cinq normes d’accès radio en novembre 1999. La Chine, avec le soutien de l’UIT, a opté pour une sixième variante, TD-SCDMA (TD-Synchronous CDMA). Pour l’attribution des licences de réseaux de troisième génération en Asie, en dehors du Japon, les pays sont moins avancés que leurs homologues européens. A priori, la Corée du Sud a déjà attribué deux des trois licences UMTS à SK Telecom et à KT Freetel. Hong Kong doit suivre au cours du premier semestre.

Le Web mobile au c?”ur des débats

Si les réseaux mobiles 3G ont brillé sous les feux des projecteurs du salon, il ne faut pas oublier qu’ils le doivent surtout au formidable potentiel du m-commerce et de l’Internet mobile. Pour le second, le nombre d’utilisateurs devrait, selon le cabinet Strategis Group, représenter 216,3 millions de personnes d’ici à 2007, contre 20 millions aujourd’hui, pour le seul marché Asie-Pacifique. Un chiffre qui devrait plus que doubler cette année. À la fin de 2001, ils seraient ainsi près de 45 millions d'” accros ” au Net portable : 33 millions d’entre eux utiliseront les réseaux cellulaires 2G, le reste se répartira sur les réseaux 2,5G (tel le GPRS), voire 3G. Une grande partie de la population asiatique ne devrait d’ailleurs connaître sa première expérience Internet qu’à travers le mobile.

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Frédéric Bergé