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Quand le PC ne fait plus recette, les constructeurs dépriment

Dans un marché mondial en pleine saturation, les constructeurs font tout pour tenir et étouffer leurs concurrents. Des dégâts en perspective…

Sale temps pour les fabricants de PC. Marché américain saturé, croissance en chute libre, licenciements, réorganisations en pagaille : après un hiver difficile, le printemps s’annonce tout aussi catastrophique. Certes, l’Europe et la France sont encore épargnées.Mais Compaq, Dell, Gateway, HP et IBM encaissent très mal le ralentissement de leur marché national – le plus important en terme de chiffre d’affaires. D’autant que personne ne peut dire combien de temps cela va durer. Il y a encore un an, beaucoup d’analystes prévoyaient, cette année, une croissance des ventes supérieure à 20 %. Depuis janvier, ils n’en finissent plus de revoir leur copie.Il y a trois mois, Dataquest rajustait sa hausse à 14,5 %, puis 13,6 %, pour finir aujourd’hui à 10,7 %… “en tablant sur un rebond à la fin de l’année. Sinon, cela pourrait être pire”, précise Thomas Bittman, analyste au Gartner.Le nouveau mot d’ordre, chez les constructeurs, est donc de “tenir en attendant des jours meilleurs”. Alors, faute de gagner plus, tous essaient de dépenser moins. La ” chasse au gaspi ” a déjà commencé chez Gateway, Dell, Compaq et IBM.

Des plans d’économie chez tous les constructeurs

Le premier a cessé de vendre dans plusieurs magasins pour se concentrer sur la vente directe. Il licencie 10 % du personnel et rappelle à la rescousse son PDG fondateur. Dell, pour sa part, rogne sur sa masse salariale et licencie mille sept cents personnes. Compaq et IBM, de leur côté, misent sur une réorganisation pour réduire leurs coûts de fonctionnement. Chez Compaq, les divisions PC grand public et professionnels seront désormais regroupées sous une même entité.Dans la foulée, cinq mille postes seront supprimés dans la chaîne logistique. IBM, pour sa part, va rassembler les divisions PC de bureau et portables (les serveurs Intel ont quitté la division micro en février). Objectif : partager les frais de R&D, de logistique et de fabrication. Personne ne souhaite encore préciser les effets de ces réorganisations en France. Aux Etats-Unis, en revanche, la concentration du marché paraît inévitable. Pour survivre, chacun cherche donc à étouffer ses concurrents dans une guerre des prix sans précédent. Chez Dell, par exemple, certains PC Pentium III ont baissé de 40 %, et des portables de 25 %. Même agressivité chez Gateway depuis l’arrivée du nouveau PDG.Les constructeurs vont-ils aussi en découdre dans l’Hexagone ? “Probablement pas avant 2002, affirme Frédéric Patissier, analyste chez GFK. A l’inverse des Etats-Unis, on constate une progression des ventes de PC professionnels en France sur le début de l’année. Les entreprises semblent dans un cycle de renouvellement normal.”Dataquest confirme d’ailleurs ses prévisions de croissance de 16 %. La France, il est vrai, n’a pas le taux de suréquipement des Etats-Unis. Les constructeurs pourraient donc plutôt utiliser l’Europe comme relais de croissance. Mais si la situation s’aggravait, il est probable que les hostilités se déclareraient aussi sur le Vieux Continent.

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Anicet Mbida