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Project Scorpio : la prochaine Xbox est bien un monstre de puissance

Aussi puissante que promis, et peut-être même plus : c’est ce qui ressort des dernières révélations sur la configuration de la prochaine console de salon de Microsoft. Attendue pour la fin d’année, la Scorpio a de quoi faire rêver. Voici les détails

Chose promise, chose due. La future Xbox, nom de code Project Scorpio, sera bien le monstre de puissance vanté par Microsoft lors de l’E3 2016. Grande première, le géant de Redmond n’a pas organisé un grand événement où les journalistes du monde entier se seraient pressés. Pour dévoiler les entrailles de sa nouvelle plate-forme, il a choisi un grand détracteur de sa précédente console, expert dans l’analyse hardware, le site Digital Foundry.

Scorpio Engine, un cœur sur mesure qui bat pour la 4K

Son directeur, Rich Leadbetter, ne mâche pas ses mots : « la Scorpio est du hardware de console poussé un cran plus loin ». Il faut dire que les derniers détails en date ont de quoi impressionner.

Tout commence avec le Scorpio Engine, un SoC AMD, gravé en 16 nm par TSMC, taillé sur mesure. Pour la première fois, les ingénieurs de Microsoft ont conçu une puce en fonction des jeux vidéo et non l’inverse. En effet, puisque la Scorpio est une mise à jour de milieu de cycle, il a été possible d’étudier les moteurs des jeux les plus populaires et de voir là où la Xbox One était à la peine, là où des ralentissements se faisaient sentir. A partir de là, grâce à une émulation matérielle, les ingénieurs ont pu observer comment les cœurs du Scorpio Engine se comporteraient et concevoir une puce qui résoudrait au mieux ces problèmes tout en respectant une enveloppe thermique restreinte.

Ainsi, la partie processeur du SoC embarque huit cœurs (x86) de génération Jaguar modifiés. Ils sont cadencés à 2,3 GHz et devraient en théorie offrir un gain de performances d’environ 30% par rapport à la Xbox One. Si vous pensez que c’est élevé, attendez de voir ce que donne la partie graphique.

Elle repose sur 40 (ce qui n’est pas un nombre colossal) unités de calcul, elles aussi totalement personnalisées par/pour Microsoft. Chacune de ces unités est cadencée à 1172 MHz, et ça, pour une console, c’est beaucoup. Ce sont ces quarante unités qui déroulent les 6 Teraflops annoncés par Microsoft et qui assureront que la Scorpio soit 4,6 fois plus puissante, graphiquement parlant, que la Xbox One.

Voilà qui est impressionnant. Mais il faut dire que le processeur graphique n’est pas seul. Les ingénieurs de Redmond ont entouré la puce de douze modules de mémoire GDDR5, pour un total de 12 Go. Apparemment, Microsoft réserve un tiers de cette mémoire (4 Go, contre 3 Go précédemment) au bon fonctionnement du système et à l’affichage de son interface 4K. Il reste donc 8 Go de mémoire pour les jeux, ce qui est trois de mieux que sur la Xbox One… ou la PlayStation 4 Pro. La bande passante mémoire annoncée est de 326 Go/s, ce qui devrait fournir de quoi assurer le traitement des textures 4K Ultra HD.

De la puissance…

Selon Richard Leadbetter, qui a vu tourner une démo de ForzaTech (utilisant le moteur de Forza Motorsport 6), portée en moins de deux jours mais non optimisée sur un prototype de la Scorpio, la puce monte au maximum à 70% de charge quand elle a beaucoup de voitures à afficher… en 4K et en 60 i/s. Ce qui laisse de quoi rêver à des jeux encore plus beaux et fluides avec un peu d’optimisation.

Et ce gain ne sera pas limité à ceux qui ont un téléviseur 4K et aux jeux qui auront été mis à jour. Car, contrairement à Sony, Microsoft tient à indiquer que les jeux Xbox One seront plus beaux/fluides/rapides à charger sur la Scorpio, qu’ils soient patchés ou non. C’est donc un bénéfice immédiat pour tous les utilisateurs futurs de la prochaine Xbox.

Précisons en passant que si les jeux sont 4K, la partie multimédia le sera aussi. Ainsi la Scorpio embarquera un lecteur Blu-ray 4K UHD, ce qui n’est pas le cas de sa concurrente, et supportera la norme Dolby Atmos (7.1), grâce à coprocesseur dédié.

… et un peu de génie

Même si la Xbox One S a un peu rattrapé le coup, la Xbox One demeure une sorte de raté d’ingénierie. Avec la Scorpio, Microsoft s’est visiblement donné beaucoup de mal, si on en croit le directeur de Digital Foundry.

Pour commencer, l’alimentation est intégrée et le design global de la console donné pour être très compact. Plus besoin d’agrandir le salon pour installer la Xbox ! Les ingénieurs auraient donc cherché à l’efficacité et la compacité (même si la puce est grande). Pour y arriver, ils auraient opté pour un système de refroidissement haut de gamme, assez rare dans des produits de masse, et jamais vu dans une console de jeux : une chambre à vapeur. Ce qui permettra de réduire la température de la puce graphique sans faire hurler une meute de ventilateurs.

Quel futur ?

Si sur le papier, la Xbox Scorpio est plus puissante que la PS4 Pro – Microsoft n’a visiblement pas apprécié perdre la bataille de la puissance avec cette génération de console – elle semble même capable de taquiner le petit monde du PC, en utilisant un mélange habile d’intelligence et de force brute. Plus précisément, une force brute intelligemment utilisée.

Mais cette nouvelle approche pose une question : quel est l’avenir des consoles ? Est-ce une mise à jour unique en attendant une prochaine génération ? Ou verra-t-on des itérations plus régulières ? Le futur nous le dira. On pourra en tout cas l’attendre en jouant à des jeux encore plus beaux.

Source :
Eurogamer

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Pierre FONTAINE