Alors que Microsoft investit des milliards dans son partenariat avec OpenAI – la start-up derrière ChatGPT et Dall-E, la société a licencié, au sein de ses salariés en charge de l’Intelligence artificielle (IA), son équipe chargée de l’éthique. Selon la newsletter spécialisée Platformer ce mardi 14 mars, ces suppressions de postes font partie de la dernière vague de licenciements de l’entreprise, qui a touché 10 000 employés. La décision peut surprendre, en particulier parce que les débats sur une IA éthique battent leur plein, et que Microsoft est sur le point d’ajouter de l’IA générative à ses produits et services. Son moteur de recherche Bing, son navigateur Web Edge, ou encore sa plateforme de communications en entreprise Teams sont déjà ou vont être prochainement agrémentés de cette IA.
Cette équipe « Éthique & Société », composée d’ingénieurs, de concepteurs et de philosophes, était déjà passée en octobre dernier de 30 à 7 personnes. Et désormais, depuis le mois de mars, elle n’existe tout simplement plus. Selon nos confrères, ses membres veillaient à ce que les principes de Microsoft en matière d’IA responsable se reflètent réellement dans la conception des produits livrés. Ils avaient notamment identifié les risques entraînés par l’intégration de la technologie d’OpenAI dans ses services. Il existe néanmoins toujours, au sein de l’entreprise, une équipe dédiée aux règles pour une IA responsable. Ses membres définissent les grands principes que les équipes du groupe doivent suivre.
Une décision qui s’explique par la volonté de Microsoft d’aller vite
Dans un communiqué publié ce mardi, Microsoft a expliqué qu’elle s’engageait toujours « à concevoir des produits et des expériences en intelligence artificielle de manière sûre et responsable ». Elle « le fait en investissant dans des personnes, des processus et des partenariats qui donnent la priorité à cela », ajoute la société. Pour preuve, avance-t-elle, son Bureau pour l’intelligence responsable, qui établit les grands principes à suivre pour l’ensemble des équipes de développement. “Depuis six ans, nous avons augmenté le nombre de personnes au sein de ce Bureau, chargées de s’assurer que nos principes sur l’IA sont mis en pratique”, reconnaissant « le travail de pionnier que l’équipe Ethique & Société a réalisé pour nous aider dans notre parcours continu en matière d’IA responsable », déclare-t-elle.
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Selon Platformer, qui a pu interroger ces salariés remerciés ou reclassés dans d’autres services, la pression était de plus en plus forte pour qu’aucun élément ne vienne retarder la mise en place des modèles OpenAI les plus récents. Le groupe espère gagner des parts sur le marché des moteurs de recherche sur lequel Google règne en maître depuis des années. La question d’une IA socialement responsable serait tout simplement passée au second plan.
Lors de l’annonce de la première réorganisation du mois d’octobre de cette équipe, un des salariés se serait opposé à la décision de faire passer son effectif de 30 à 7 personnes, rapporte The Verge. « Bien que je comprenne qu’il y ait des questions commerciales en jeu […] ce qui a toujours profondément préoccupé cette équipe, c’est l’impact que nous avons sur la société et les effets négatifs que nous avons eus. Et ils sont importants », avait déclaré l’un d’entre eux. Sans succès.
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Source : Platformer
