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Pourquoi Microsoft ne veut pas de PC d’entrée de gamme performants

Autour de Microsoft, c’est toute l’industrie du PC portable qui tente de se protéger en limitant des capacités – notamment de mise à jour – des machines d’entrée de gamme.

Vous avez repéré quelques références de petits PC portables pas chers sous Wndows 10 dont la puissance vous suffirait, mais la faible quantité de mémoire vive et de stockage vous pousse à regarder des appareils plus chers ? C’est normal, c’est l’effet recherché par Microsoft… et l’industrie en général.

À lire : Windows 10 : libérez de l’espace sur votre PC après la mise à jour anniversaire

Selon cnx-software.com qui a mis la main sur les directives de Microsoft relatives à l’attribution des licences à bas coût de Windows 10, Microsoft limite drastiquement la puissance et la capacité des composants à intégrer dans ces machines. Pour ne pas perdre la bataille des PC et tablettes d’entrée de gamme face à Android, Microsoft a mis en place une licence à 30$ de son célèbre système d’exploitation Windows 10 Home, contre aux alentours d’une centaine d’euros pour un appareil équipé « normalement ». Un prix alléchant qui s’accompagne de limitations.

Microsoft impose en effet de ne choisir que des processeurs peu puissants – mention « Low end » – et limite, notamment, la quantité de mémoire vive à 4 Go et la taille du disque dur à 32 Go de mémoire flash.

Le procédé est vicieux : outre le fait que ces composants sont désormais soudés à la carte mère – autant pour des raisons de coût que d’obsolescence programmée – il est désormais interdit (!) aux fabricants  d’intégrer un disque dur à plateau classique de type 500 Go (c’est lent, mais ça stocke beaucoup) – mention « No HDD ».

On se retrouve donc désormais bloqué avec des composants poussifs, sans pouvoir faire de mise à jour en ajoutant de la RAM ou un disque SSD pas trop cher. En clair : on accepte les limites (et la frustration qui peut s’en suivre) ou on achète des modèles plus chers. Et c’est d’ailleurs le but de la manoeuvre.

Ne pas répéter l’erreur des netbooks

“Les netbooks, c’est le mal” (l’industrie du PC portable).

Vilain de l’histoire, Microsoft n’est pas le seul à imposer ses conditions de vente. Intel a notamment été plusieurs fois épinglé pour des ventes liées de différentes puces voire pour avoir interdit l’usage de composants de marques concurrentes en parallèle des siens. Et si vous vous interrogez sur le « pourquoi n’y a-t-il pas un chevalier blanc pour combattre le mal ? », c’est que toute l’industrie est tacitement d’accord pour ne pas répéter l’erreur des netbooks.

Ces mini PC portables à bas coût lancés fin 2007 par Asus avec sa gamme Eee PC avaient décimé le segment jusque-là à très forte valeur ajoutée des PC portables : en 2012, ils représentaient 20%  du segment. Un succès qui s’est cassé les dents lors de l’avènement des tablettes, mais qui reste dans la mémoire des constructeurs comme une destruction massive de la valeur de leurs produits.

En limitant l’attrait qu’une machine d’entrée de gamme pourrait avoir, les industriels protègent leurs marges. Si cela a théoriquement comme vertu de « protéger leur capacité à investir et innover » selon leur discours officiel, la réalité est que cela limite la concurrence et que cela les pousse à vendre des machines bridées et « jetables » dans le bas de gamme, et très chères dans le haut de gamme. Une situation qu’une bonne régulation européenne pourrait – on l’espère – venir réguler un de ces jours…

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Adrian BRANCO