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Pourquoi Instagram vit dans la terreur de perdre son public adolescent

Censée assurer la survie de Facebook, l’application dépense des folles sommes en marketing pour retenir l’attention des jeunes.

Instagram tente désespérément d’attirer toujours plus d’adolescents et de les retenir en ligne dans une lutte acharnée avec TikTok, Snapchat et YouTube. Mais la menace perdure et reste de nature existentielle, comme le montre le New-York Times dans une enquête s’appuyant sur des documents internes.  Car l’espoir est de faire aussi de faire profiter Facebook de ce jeune public, alors que la plate-forme créée par Mark Zuckerberg a perdu depuis longtemps leur attention et que ses utilisateurs vieillissent.

Instagram, que Facebook a racheté en 2012, a moins de 12 ans. En 2016, l’application a commencé à copier Snapchat avec les Stories. En septembre 2018, les fondateurs Kevin Systrom et Mike Krieger ont quitté Facebook et ont été remplacé par Adam Mosseri. Facebook a alors tout fait pour se renforcer auprès des adolescents.

390 millions de dollars de budget marketing

Le montant de son budget marketing s’élève cette année à 390 millions de dollars et la plus grande partie a été dépensée pour courtiser les jeunes avec des publicités en ligne. Une catégorie est visée plus spécifiquement, baptisée « premier cycle du secondaire », et allant de 13 à 15 ans.

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Avec 1,3 milliard d’utilisateurs, Instagram devance TikTok et son milliard d’utilisateurs, ainsi que Snapchat et ses 500 millions. Mais dans une enquête réalisée cette année par la société de services financiers Piper Sandler, 35% des adolescents auraient déclaré que Snapchat était leur plate-forme préférée et 30% auraient plébiscité TikTok. Instagram ne serait arrivé que troisième avec 22%. Le nombre d’heures passées par jour sur la plate-forme serait aussi en baisse après une augmentation due à la pandémie. Un document d’octobre 2020 indiquait que les adolescents resteraient davantage attirés par Snapchat et les plus âgés par YouTube et TikTok.

Autant dire que les révélations de Frances Haugen tombent mal. La lanceuse d’alerte a prouvé, documents à l’appui, que Facebook est conscient de la nocivité d’Instagram sur une partie des adolescents, en particulier des jeunes filles. Le projet d’application Instagram Kids a été aussitôt suspendu. Ce qui n’empêche pas Facebook de marteler qu’il représenterait la meilleure solution pour protéger les 10/12 ans des dangers du web.  À moins que ce ne soit un moyen de capter des utilisateurs encore plus tôt ?

Source : The New-York Times

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Amélie CHARNAY