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Polémique autour de l’offre WAP de France Télécom

L’opérateur historique entend verrouiller ses téléphones WAP subventionnés. De son côté, e-Brands cherche à cout-circuiter cette ” mainmise ” de France Télécom.

Dans un mois, France Télécom lancera à grande échelle son offre d’Internet mobile pour le grand public et les entreprises. Cinq millions de téléphones compatibles WAP (Wireless Application Protocol) ont été commandés aux principaux constructeurs de téléphones. L’opérateur table sur un million d’utilisateurs à la fin de l’année. Sans payer d’abonnement supplémentaire, ils pourront accéder à des informations d’actualité, de météo, d’horaires d’avion, de sport, de services bancaires ou au portail Voila, qui recense des sites WAP. Chaque client pourra aussi envoyer et recevoir des e-mails depuis son téléphone. Le commerce en ligne devrait être possible à la fin de l’année, avec l’arrivée des terminaux ” bifentes ” Sagem et Motorola, mais l’opérateur s’est montré discret sur ce point. Aux entreprises, France Télécom va proposer un portail configurable selon leurs besoins, afin de personnaliser des services selon les profils des salariés itinérants (accès à l’état des stocks, des commandes, des fiches client).
Lors de l’annonce de cette offre, France Télécom a souligné sa ferme intention de verrouiller les terminaux Itinéris subventionnés – soit quasiment tous – tels ceux vendus en coffret. L’utilisateur ne pourra accéder à Internet que par la passerelle de France Télécom et atterrira par défaut, à la connexion, sur le portail Itinéris services, même s’il pourra ensuite saisir, selon l’opérateur, toute URL.

L’ART alertée

De la même façon, les entreprises clientes d’Itinéris ne pourront utiliser que le portail entreprises de l’opérateur à destination de leurs salariés, si les terminaux sont subventionnés. L’Association française de l’Internet mobile (Afim) estime que ce verrouillage WAP est contraire à la loi télécoms de 1996. “Avec ce système, on est obligé d’accéder à Internet par France Télécom, qui impose donc ses tarifs, pour accéder ensuite à un portail qu’il contrôle”, déplore Sébastien Crozier, président de l’Afim et directeur associé d’Internet Télécom. Puisque Itinéris et SFR sont opérateurs de mobiles dits ” puissants ” (ils détiennent chacun plus d’un quart du marché), il leur faut assurer aux fournisseurs d’accès une entrée dans leur réseau “dans des conditions objectives, transparentes et non discriminatoires”. De plus, pour l’Afim, la loi impose à chaque opérateur de mobile un principe de “neutralité au regard des messages transmis et des informations liées aux communications”. Toute chose qu’enfreint le verrouillage WAP et que l’Afim a dénoncée auprès de l’ART (Autorité de régulation des télécommunications)

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Guillaume Deleurence