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Piratage de films : les forces de l’ordre frappent au sommet de l’écosystème

Des actions de police ont ciblé des contrefacteurs de premier plan, ceux qui sont en haut de la pyramide de diffusion. Plus de 60 serveurs ont été démantelés dans 18 pays.

Un vent de panique souffle dans le monde du piratage de contenu. Selon un communiqué d’Europol, des forces de l’ordre ont procédé hier, mardi 25 août, à des arrestations et perquisitions dans 18 pays, dont la France, l’Allemagne et la Suisse. Plus de 60 serveurs ont été démantelés et deux personnes ont été arrêtées, l’une à Chypre et l’autre aux États-Unis.

Ces actions sont le point d’orgue d’une enquête qui a démarré en septembre 2016. Elles ont visé un groupe de pirates de premier plan, baptisé « Sparks Group », qui a récupéré des centaines de films avant leur commercialisation au format DVD ou BluRay pour les diffuser ensuite au travers de différents canaux : sites de téléchargement, streaming, torrents, réseaux peer-to-peer. D’une certaine manière, ces pirates remplissent le rôle de grossistes-importateurs dans l’écosystème frauduleux du piratage. Cette contrefaçon aurait provoqué des dommages de l’ordre de plusieurs dizaines de millions de dollars pour les ayants droit.

Europol – Matériel perquisitionné

Une nébuleuse de diffuseurs

Des documents d’accusation révélés par TorrentFreak montrent que trois personnes ont particulièrement été visées : le résident britannique Georges Bridi, le résident norvégien Umar Ahmad (aka « Artist ») et Jonathan Correa (aka « Raid ») dont le lieu de résidence n’est pas précisé. Ces trois personnes seraient liées à toute une nébuleuse de groupes – The Scene dans le jargon- intitulés « Sparks », « Drones », « Rovers », « Geckos » et « Sprinter ». Ces trois compères et leurs complices récupéraient de manière frauduleuse des DVD et des BluRay chez les grossistes officiels, auprès de qui ils se faisaient passer pour des distributeurs. Pour cela, ils procédaient à de « fausses déclarations et des omissions substantielles » et leur assuraient qu’ils n’allaient pas commercialiser les supports avant la date officielle.

Les DRM de ces supports de stockage ont ensuite été contournés grâce à des « logiciels spécialisés », afin de pouvoir reproduire et encoder le contenu en haute définition sur des serveurs. Les fichiers étaient alors prêts à une diffusion tous azimuts. Mais selon TorrentFreak, ces informations ne sont probablement que la partie émergée de l’iceberg. Tout le sommet de cet écosystème de piratage semble être dans le viseur des forces de l’ordre, et notamment en raison du rôle central qu’aurait joué Umar Ahmad dans tout ce réseau. Résultat : beaucoup de membres de ces groupes de piratage auraient rapidement pris la poudre d’escampette. Les prochaines semaines risquent d’être agitées.

Sources : TorrentFreak, Europol

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Gilbert KALLENBORN