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Petites annonces: les quotidiens régionaux s’unissent sur le Web

Avant qu’Internet n’entame trop leur monopole, dix-sept groupes de presse quotidienne régionale mutualisent leurs petites annonces en ligne. Ce service est orchestré par France PA Presse.

En se connectant sur le site de son quotidien préféré, l’internaute aura désormais accès à l’ensemble des annonces diffusées dans quelque vingt-trois titres représentatifs de la presse d’information régionale (à l’exception notable de Ouest France).La mise en ?”uvre de cet ambitieux projet a été confiée à une société dédiée, France PA Presse. Dirigée par Mathieu Puhl, par ailleurs directeur général du Républicain lorrain, la société dispose actuellement d’un capital de 1,68 million de francs, réparti entre les dix-sept groupes de presse actionnaires. Les parts de chacun varient, en fonction du seuil de diffusion, de 5 % à 7 %.C’est en juillet dernier que l’opération a commencé. Pour l’heure, treize titres (contre neuf au mois d’août) alimentent la base de données de France PA Presse, à hauteur, pour l’instant, de 200 000 annonces par mois. Tous les titres partenaires devraient être présents dès la mi-novembre, et le service offrira alors quotidiennement plus de 10 000 nouvelles annonces.Ces dernières sont aujourd’hui regroupées autour de quatre thèmes (Emploi, Immobilier, Véhicules, Loisir et Divers) et sont diffusées simultanément sur le Web et dans le titre régional d’origine.

Chaque titre reste maître de sa stratégie commerciale

Christian Jegourel, directeur des opérations de France PA Presse, spécifie que“chaque titre est maître de sa stratégie commerciale”. Libre à lui, donc, de demander ou non un supplément pour cette offre couplée. France PA Presse se rémunère sur la facturation mensuelle de ses services à chaque titre (pour un montant demeuré secret) et sur la publicité, dont la commercialisation a été confiée à Real Media France.La régie publicitaire ne prend cependant en charge que la moitié des espaces publicitaires, l’autre partie étant commercialisée par le quotidien concerné. Christian Jegourel précise par ailleurs que la mutualisation des services entraîne d’importantes économies d’échelle.L’idée de ce regroupement est née, en 1998, de l’observation de la situation aux Etats-Unis, où le volume des petites annonces baissait au profit d’Internet. Le Syndicat de la presse régionale s’est alors inspiré de l’expérience d’Adhunter, un consortium britannique qui fédère déjà près de 700 titres. Face au risque de baisse de chiffre d’affaires ?” les PA représentant aujourd’hui entre 25 % et 30 % du chiffre d’affaires publicitaire de la presse quotidienne régionale ?”, les acteurs de la PQR décidaient de mettre en commun leurs petites annonces en ligne.Mais les PA, conçues et saisies pour un média papier, n’étaient pas structurées pour une version électronique. En 1999, une étude est donc lancée. Quatre à cinq mois plus tard, la société Unisys était mandatée pour développer une interface afin d’intégrer les 17 formats de fichiers des différents quotidiens sous un format commun. Quant au site, il est hébergé par Colt et développé par Imaginet.

Des projets de développement pas toujours consensuels

Des projets de développement du site sont d’ores et déjà envisagés, notamment en utilisant le son ou la vidéo. Ils devraient se concrétiser dès que les capacités techniques d’Internet le permettront. Autres pistes restant à explorer : la multidiffusion des contenus à travers le WAP ou la télévision interactive.Sur le marché on line des petites annonces, France PA Presse devra principalement se confronter à Spir, Bonjour, les sites thématiques, mais aussi les city guides. Ces derniers sont parfois édités par ces mêmes titres de PQR, comme Vivalaville, détenu en partie par Le Républicain lorrain et L’Est républicain, ou encore Le Parisien, qui prépare son propre city guide. ” Cela ne favorise pas les consensus “, reconnaît Christian Jegourel. Si, pour l’heure, France PA Presse propose comme seule offre spécifiquement en ligne un système d’alerte par e-mail, la société envisage de développer des services à valeur ajoutée, notamment autour des thèmes porteurs que sont l’automobile, l’immobilier et l’emploi…

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Valérie Quélier et Philippe Crouzillacq