Passer au contenu

Petite leçon de management agile

Tout bon manager qui se respecte doit pouvoir démontrer des qualités adaptées à son époque. On l’a voulu autoritaire-efficace-exemplaire, puis communiquant-serein-charismatique et enfin, rapide-branché-mondialisant. Aujourd’hui, il…

Tout bon manager qui se respecte doit pouvoir démontrer des qualités adaptées à son époque. On l’a voulu autoritaire-efficace-exemplaire, puis communiquant-serein-charismatique et enfin, rapide-branché-mondialisant. Aujourd’hui, il doit être… agile ! Eh oui, on n’a rien trouvé de mieux que cet adjectif insignifiant pour qualifier le patron moderne qui n’est d’ailleurs plus un manager, mot ringard, ni même un leader, mot dangereux (rappelez-vous, en allemand, leader se fit führer). C’est plutôt une espèce de héros qui sauve le peuple perdu dans le brouillard. Le modèle un temps à la mode fut le pompier de New York, parce qu’il possède une panoplie rutilante et cotise à une des caisses de retraite les plus influentes sur les marchés boursiers. Le concept d’agilité est né de la conjoncture qui n’arrêtait pas de se retourner. Il vient aussi des contorsions des technologies de l’information qui ne savent plus à quel saint du bit se vouer, à force de versions nouvelles et de projets jamais aboutis. Pour être un manager agile, vous devez donc : dire oui à tout le monde sans hésiter, lancer dix projets en l’air en même temps, ne jamais attendre le résultat d’une action pour en démarrer une autre (sinon, on vous noterait trop facilement), modifier en permanence les objectifs de vos troupes (plus vous leur donnez de missions, moins elles ont le temps de se poser des questions), écrire vos reporting uniquement en SMS franglais et ne jamais vous trouver où on vous attend. Être agile, c’est aller plus vite que les autres, utiliser des méthodes incompréhensibles, tester une solution avant qu’elle n’existe et ne procéder que par itérations. En gros, on ne se pose plus de questions, on fonce. Et, s’il y a un mur, comme on est leste comme un chat, au lieu de s’écraser dans un grand splash, on rebondit en souplesse et on continue de plus belle. Le management agile, c’est un mix dauto-tamponneuses et de flipper. Avec ce truc, on va rire, je vous le dis !

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction