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Peregrine acquiert Remedy

L’éditeur d’outils de gestion des centres d’appels tombe dans l’escarcelle du spécialiste de la gestion des biens d’entreprise. Un rachat logique alors que Remedy a annoncé des pertes au premier trimestre.

Dans une transaction évaluée à 1,08 milliard de dollars en liquidités et en actions, l’éditeur américain Peregrine s’empare de son compatriote Remedy, spécialiste de la gestion des centres d’appels. L’accord a déjà été validé par les équipes dirigeantes des deux entreprises.

Remedy en perte de vitesse

Le rachat de Remedy n’a rien d’étonnant. Les ventes de licences de l’éditeur avaient chuté à 29 millions au premier trimestre 2001, contre 35,4 millions de dollars sur la même période de 2000 ; une baisse qui a généré 1,9 million de dollars de pertes. Une chute d’autant plus inacceptable que Remedy avait promis à ses actionnaires, début 2000, d’atteindre une croissance proche de 50 %. Le marché des centres d’appels est notoirement en crise, et la diversification tardive de Remedy dans les autres domaines de la gestion de la relation client (GRC) ne lui a pas permis d’échapper au mouvement général.

Peregrine en forme

Steve Gardner, le PDG de Peregrine, n’avait pas caché son intention d’effectuer une série d’acquisitions lorsque nous l’avons rencontré l’automne dernier. Il en a les moyens. Peregrine, éditeur actif dans la gestion d’infrastructures, les systèmes d’e-procurement pour employés et les connecteurs pour places de marché électroniques se porte très bien. L’entreprise a vu son chiffre d’affaires passer à 565 millions de dollars en 2000, soit une hausse de 123 % sur l’année précédente.

Des PME aux grands comptes

Les deux éditeurs ont des profils complémentaires. Peregrine doit surtout son succès aux grands comptes, alors que Remedy bénéficie d’une bonne implantation auprès des PME, qui forment la majorité de ses 10 000 clients. Dans ce cadre, les outils de Remedy pour la gestion de biens informatiques ou la gestion du changement cohabiteront avec les solutions plus haut de gamme de Peregrine.D’autre part, Remedy dispose d’un système de modélisation et de gestion de l’automatisation des flux des workflows (Action Request System) accompagné d’une série d’outils de développement dédiés. Cette brique qui faisait jusqu’ici défaut au catalogue de Peregrine lui permettra de proposer une personnalisation plus poussée de ses applications.

Un achat coûteux

Le montant élevé de la transaction a cependant de quoi surprendre. Remedy se trouve valorisé presque quatre fois son chiffre d’affaires 2000 (288 millions de dollars). Mais en procédant à ce rachat, Peregrine s’empare d’un éditeur bien installé, et qui aurait pu tenter quelques poids lourds aussi bien dans le domaine des PGI que dans celui de la GRC.

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Renaud Bonnet