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Passer son bac grâce à l’e-learning

Les Galeries Lafayette ont permis à leurs vendeurs de préparer leur bac professionnel sur internet. Retour sur une expérience de formation online à grande échelle.

A 44 ans, Marie Schmidt, vendeuse depuis neuf ans aux Galeries Lafayette, prépare les épreuves du baccalauréat professionnel, tandis que son fils, âgé de 19 ans passe son bac français. Auparavant, en élevant ses enfants, elle a passé un CAP comptabilité, puis un BEP qu’elle n’a pas obtenu. Aussi, quand la direction des ressources humaines a communiqué une lettre d’information sur une formation via l’e-learning, Marie Schmidt a estimé que “c’était l’occasion rêvée de passer le bac pro“. C’est la recherche de cette même satisfaction qui a motivé Corinne Thiney : “ Lorsqu’on me demandait mon niveau d’études, je n’en pouvais plus d’être obligée de répondre que je n’avais qu’un CAP“, reconnaît la jeune femme de 30 ans. Avec beaucoup d’audace, les vendeuses ont appréhendé les cours en ligne. “Nous ne connaissions pas les ordinateurs. Il a fallu apprendre à manier la souris, Word, internet“, relate Marie Schmidt. Rien que cela, c’est déjà bien “, estime Corinne Thiney.

Revalorisation des métiers

Cette intégration dans la modernité participe de la volonté de la direction générale à revaloriser les métiers. “Face aux changements liés à la concurrence, aux systèmes d’information, chacun doit apporter sa contribution pour rester dans cette mouvance“, note Edwige Remontet, directrice des ressources humaines des Galeries Lafayette. C’est pourquoi les magasins du boulevard Haussmann ont accepté l’aventure proposée par le centre de formation pour adultes Stephenson. “Dorénavant, les vendeurs doivent davantage être tournés vers la vente et moins vers des tâches logistiques“, ajoute-t-elle. Sur le millier de vendeurs que comptent Les Galeries Lafayette, une trentaine ont manifesté leur intérêt pour cette formation. Condition sine qua non : justifier de cinq ans d’expérience dans la vente. La première épreuve consistait en la validation des acquis professionnels (VAP), établie par le ministère de l’Éducation nationale. “C’est ce dossier qui nous a permis de trancher et de déterminer quel type de matière restait à valider “, précise Edwige Remontet. ?’gés de 25 à 44 ans, trois des douze vendeurs retenus se sont désistés avant même le démarrage des cours.

Un nécessaire suivi

Reste que l’échange par courrier électronique avec le professeur à distance ne pallie pas son absence, regrette un peu Marie Schmidt. Pour compenser, les vendeuses-étudiantes, souvent réunies par groupe de quatre ou cinq dans la salle de formation, se sont beaucoup aidées. “On s’est vraiment débrouillées toutes seules“, insistent Marie Schmidt et Corinne Thiney. Du côté de la direction, Edwige Remontet confirme la nécessité “d’un accompagnement. Il faut également penser relais et système d’organisation“. En l’occurrence, une personne de la direction des ressources humaines était chargée de soutenir les élèves, également encouragés par la direction du magasin. La directrice des ressources humaines veillera à ce que les efforts de ces futurs bacheliers soient récompensés, tout en soulignant quun poste de chef de rayon suppose des compétences en management qui ne sont pas incluses dans la formation. Quant à la suite donnée à cette initiative, les grands magasins du boulevard Haussmann préfèrent attendre les résultats des épreuves des examens avant de tirer un bilan définitif.

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Valérie Quélier