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Paris en ligne : les mineurs seront exposés à une pub massive

Selon Action innocence et l’Unaf, l’ouverture à la concurrence des jeux en ligne va susciter un « climat d’incitation » pour les plus jeunes.

Avec l’ouverture du marché français, les publicités pour les jeux et paris en ligne devraient proliférer à la télévision, à la radio et sur Internet. Action innocence et l’Unaf (1) craignent l’instauration d’un « climat d’incitation » auquel seraient sensibles les mineurs.

Dès mercredi 9 juin, il sera possible de parier sur le football ou sur les courses hippiques, en attendant le poker (pour lequel les échéances sont repoussées à la fin du mois). L’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) publiera demain la liste des opérateurs agréés. Véronique Firma, directrice d’Action innocence et membre du comité d’experts du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), section enfance, craint que le « brouhaha médiatique autour de cet événement, doublé d’une explosion de la publicité à la télévision, à la radio et sur Internet, crée un engouement qui atteigne les mineurs, une cible fragile ».

Les adolescents, friands de jeux en ligne et « amateurs de poker dès le collège », pourraient facilement être attirés par ces sites de paris, censés leur être interdits. Ou alors se tourner vers des plates-formes à l’apparence légale, mais dont le contenu ne l’est guère.

Une publicité autorégulée

La mesure, contraignante, évoquée il y a quelques semaines par le CSA consistait à interdire toute annonce pour les jeux et paris en ligne entre 5 heures et 22 h 30 à la télévision et entre 17 heures et minuit à la radio. Une solution irrecevable pour les chaînes et les stations privées, qui, d’après Ecrans.fr, espèrent une manne de plusieurs centaines de millions d’euros de cet afflux publicitaire.

Quelques négociations avec l’Association des chaînes privées et le Bureau de la radio plus tard, et le CSA a fait machine arrière. « Les chaînes devront communiquer au CSA les programmes qu’elles jugent réservés aux mineurs, et qui resteront à l’écart de ladite publicité », explique Véronique Firma.

Là où le bât blesse, ajoute-t-elle, c’est que « des émissions comme Nouvelle Star ou Koh-Lanta s’adressent autant aux adolescents qu’aux adultes ». Cloisonner une grille de programmation en fonction de l’âge est peu réaliste, pour l’ONG. Le CSA se donne six mois pour observer les comportements des chaînes et des publicitaires. Il se penchera à nouveau sur la question le 31 janvier 2011.

Lire aussi : Paris en ligne : comment protéger les joueurs

(1) Action innocence est une ONG agissant pour la protection de la dignité et de l’intégrité des enfants sur Internet. L’Union nationale des associations familiales (Unaf) est une institution de défense de la famille.

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Thomas Pontiroli