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Ouverture de rideau pour les soldes en ligne

Dès les premières heures du 11 janvier, les consommateurs pourront bénéficier de rabais. Sur Internet, les produits soldés peuvent aussi être repris et échangés.

Mercredi 11 janvier 00h00. Sans attendre la traditionnelle ouverture des magasins physiques, les consommateurs peuvent se ruer sur les soldes des cybermarchands. Ces ventes à bas coût permettent aux sites d’e-commerce, à l’instar
des commerçants traditionnels, de déstocker leurs invendus.Certains enregistrent leur plus forte activité sur cette période. C’est le cas du site de vente de produits neufs et d’occasion PriceMinister. ‘ Le chiffre d’affaires que nous réalisons en janvier est multiplié
par deux par rapport à un mois traditionnel ‘,
assure Pierre Kosciusko-Morizet, PDG du site.Les 5 000 professionnels partenaires du site Internet déstockeront leurs marchandises non vendues à Noël. Mais attention, seuls les produits entrés en stock et payés par ces professionnels un mois avant les soldes, à savoir le
11 décembre dernier, pourront bénéficier de cette appellation.Les cybermarchands, au même titre que les commerçants traditionnels, sont tenus de respecter la réglementation en vigueur. Le Code de la consommation stipule que les périodes des soldes ?” au nombre de deux par année
civile ?” sont fixées par décision préfectorale et peuvent varier d’un département à l’autre.Toutefois, une circulaire gouvernementale a imposé en 2001 la fixation d’une date nationale unique pour le début des soldes d’hiver. La date de fin des soldes, en revanche, varie encore à ce jour. Rue du Commerce, dont le siège social
est à Saint-Ouen (93), pourra opérer des soldes jusqu’au 15 février. CDiscount, basé à Bordeaux (33), jusqu’au 11 février. Pixmania, situé à Paris (75), jusqu’au 21 février. ‘ Ces diverses échéances n’ont que
peu d’impact sur le chiffre d’affaires des sociétés, la majorité des ventes étant réalisées dès le début de cette période de promotion,
commente Benoît Tabaka, juriste pour le Forum des droits sur l’Internet. En revanche, cela
reste problématique pour les soldes d’été qui débutent bien plus tôt sur Paris que sur Bordeaux ou Toulouse
[sièges respectifs de CDiscount et Nomatica, NDLR]. ‘

CDiscount condamné pour avoir devancé les soldes

Pour les cybermarchands, l’échelonnement des dates n’a pas de sens dans la mesure où, sur la Toile, un acheteur peut bénéficier de ces promotions quel que soit l’endroit où il se trouve. Certains ont imaginé la création d’une date
spécifique pour les soldes en ligne. ‘ L’idée a été abandonnée dans la mesure où il est difficile de définir ce qu’est un cybermarchand. De plus en plus de sites Internet possèdent des magasins physiques ou des points de
retrait. La Fnac devrait-elle par exemple bénéficier d’une telle mesure ?’,
s’interroge Benoît Tabaka.D’autres comme CDiscount ont décidé de faire fi du décret préfectoral. Mal lui en a pris. Le site de déstockage a été condamné lundi 9 janvier par le tribunal correctionnel de Bordeaux à 10 000 euros d’amende, dont
5 000 avec sursis, pour avoir anticipé la date des soldes (en parallèle, CDiscount devra payer 20 000 euros pour publicité mensongère).Sans commenter la décision de justice, on indique en interne que, cette fois, ‘ les soldes débuteront dès le 11 janvier, en même temps que tout le monde. Nous relookons totalement le site pour cet événement
qui constitue notre deuxième temps fort sur l’année. C’est le seul moment de l’année où nous pouvons vendre à perte. Les promotions seront conséquentes. ‘
En ligne, les coûts sont déjà tendus pour permettre des prix avantageux. Les soldes devraient logiquement permettre de voir des tarifs sans commune mesure. ‘ Avec les réductions proposées pendant les soldes, nous
entrons en concurrence frontale avec les sites discount ‘,
souligne Patrick Oualid, directeur marketing de Pixmania.C’est tout bénéfice pour le consommateur. D’autant que, sur Internet, la rétractation est possible. Même pendant ces périodes, l’acheteur dispose d’un délai de sept jours pour casser la vente, ce qui n’est pas le cas dans les magasins
physiques. A l’inverse, sur le Web, les produits sont repris et échangés… en théorie. En pratique, l’acheteur en est encore souvent pour plusieurs mails et des semaines d’attente.

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Hélène Puel