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Oracle parie sur les suites applicatives face aux ERP

À la fin du mois de janvier s’est déroulé, à Amsterdam, AppsWorld, la principale manifestation européenne d’Oracle. Larry Ellison, le p.-d.g. de la firme, en a profité pour mettre l’accent sur l’évolution des suites logicielles.

Lancés au milieu des années 90 par l’allemand SAP, les progiciels de gestion d’entreprise (ERP) ont vu leur succès croître sans cesse jusqu’à ces deux dernières années, puis le processus s’est soudain inversé. La raison de ce ralentissement ? Les prix et les moyens nécessaires à leur mise en ?”uvre : à force de nouvelles fonctions ouvertes aux échanges sur Internet, ils sont devenus d’énormes pieuvres à la gestion complexe.Oracle, roi de la base de données, a comblé son retard sur les fabricants d’ERP en vendant des suites spécialisées, désormais étiquetées Suite 11i. Au lieu de développer des applications maison, les entreprises achètent des produits prêts à l’emploi. Chez Oracle, ils sont tous développés sur le même modèle de données et reposent sur le serveur d’applications 9i AS, une plate-forme concurrente d’IBM et de BEA Systems. 9i AS s’accorde avec la classique base de données relationnelles 9i. Et les cent trente-cinq modules applicatifs de la Suite 11i vont de la comptabilité au marketing en passant par la gestion de stocks, les ressources humaines ou le CRM.

Les business suites, l’avenir d’Oracle

Oracle ne manque pas une occasion de brocarder ses concurrents en soulignant le côté hétérogène de leurs logiciels. Avec 10,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires et des revenus assez stables, la firme de Larry Ellison serait devenue deuxième éditeur mondial derrière Microsoft, IBM n’étant pas considéré comme un pur éditeur.Mark Barrenechea, vice-président en charge du développement, a précisé, lors d’AppsWorld, que l’objectif d’Oracle était d’obtenir des suites applicatives des revenus récurrents comparables à ceux de Microsoft avec ses suites bureautiques. Actuellement, le nombre de clients ne s’élève qu’à 1 100, mais il n’était que de 920 en novembre 2001. Toujours moqueur, Larry Ellison a précisé : “Nous sommes attentifs à ce qui marche bien chez nos concurrents, et en particulier chez Microsoft. Sa position monopoliste nous intéresse. Nous estimons qu’en 2005 les revenus générés par nos suites d’applications dépasseront ceux de notre base de données.” L’éditeur n’a pas manqué de pointer les revenus limités, en 2001, de SAP, PeopleSoft, Siebel et i2 Technologies. Larry Ellison a souligné les difficultés de SAP avec son partenaire Commerce One pour les places de marché, les avantages d’une plate-forme commune à toutes les applications étant pour lui évidents. PeopleSoft était aussi en ligne de mire. “Celui-ci nous “saoule” avec son argument 100 % pur Internet. Mais, lorsque vous voulez développer des extensions, il faut utiliser des outils propriétaires, qui n’ont rien d’Internet. C’est la même chose chez SAP ou Siebel. Nous, nous proposons des évolutions en langage Java, vraiment ouvert sur Internet “, a éructé le patron d’Oracle.Même férocité envers Microsoft et sa messagerie Exchange, clouée au pilori : “C’est un sac de virus, alors qu’avec notre application de messagerie sécurisée, Oracle Email Server, qui tire profit des fonctions de clustering, nous rendons l’ensemble incassable.” Il reste que son prix, 60 000 $, la réserve à des directions informatiques très riches.

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Thierry Outrebon