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Omniverse : comment Nvidia veut révolutionner la production des  blockbusters hollywoodiens

Les effets spéciaux sont au cœur des films à gros budget mais demandent beaucoup de main d’œuvre spécialisée et éparpillée à travers le monde. Jusqu’à présent, faute d’outil, il était très difficile de faire collaborer plusieurs studios. Nvidia a une technologie pour tout changer.

Mauvaise nouvelle, Mjöllnir ne lévite pas vraiment jusqu’à son maître, Henry Cavill n’est pas capable de voler (sans même parler de jouer correctement), pas plus que Jason Momoa ne peut retenir sa respiration pendant tout un film placé sous le signe de natation synchronisée bodybuildée.

Un manque d’outil ?

Derrière cette magie, il y a des effets spéciaux, des centaines d’heures de post-production, bien plus que d’heures de tournage… Et ce travail de titan, réalisé sans trucage, cette fois, réclame des dizaines d’équipes éparpillées à travers le monde, chargées très souvent de quelques secondes d’une scène, d’un détail, d’un rendu. Comment dès lors faire en sorte que le coloriste situé à Singapour soit raccord avec le modéliste qui est à Los Angeles et le concepteur de décor qui se trouve à Paris ?

« Pour partager des documents textes en ligne et collaborer, on a Google Docs, mais qu’a-t-on pour partager les fichiers volumineux et complexes générés dans les projets graphiques 3D ? » demandait Jensen Huang, patron de Nvidia, lors de la conférence d’ouverture de la GTC à San José.

Vous vous doutez que si la question est posée publiquement, c’est qu’une réponse a été trouvée. Cette réponse s’appelle Omniverse.

01net.com – Omniverse est une réponse à une chaîne de production complexe et éclatée.

Un « universe» pour les rapprocher tous

Dans les faits, il s’agit d’une plate-forme de collaboration en temps réel, ouverte, destinée à faciliter les flux de production des studios qui s’attellent à la manipulation de graphismes. Autrement dit, Omniverse permet à différents outils qui cohabitent dans une chaîne de production de contenu de travailler de conserve, en maintenant une connexion permanente entre leurs utilisateurs.
Ainsi, la personne en charge de la modélisation en 3D dans Maya d’un personnage pourra constater en direct que le graphiste en charge de sa conception en 2D vient d’y apporter les modifications demandées dans Photoshop. Un troisième créatif, en train de concevoir le décor dans l’Unreal Engine 4, dans lequel le personnage va évoluer, voit lui aussi les modifications et peut ainsi adapter son travail au besoin. Un gain en souplesse et une communication, surtout pour des équipes dispersées géographiquement.

01net.com – Un exemple de fonctionnement de plusieurs applications dans Omniverse.

Quelques technologies maison… évidemment

Pour maintenir cette fenêtre ouverte en permanence, Nvidia a créé un portail, un « tunnel à deux voies », comme l’appelle les représentants de la société californienne. Les utilisateurs y accèdent au travers de leur application habituelle ou d’un Omniverse Viewer, capable d’afficher des images photoréalistes grâce aux technologies traditionnelles de rastérisation mais également grâce au ray-tracing, aux Cuda Core et Tensor Core, pour les technologies de rendus utilisant une intelligence artificielle, comme le DLSS, par exemple.

Ensuite, pour faciliter le partage, la société de Santa Clara a adopté le format open source USD, créé par Pixar (et adapté par Apple pour l’AR), qui permet les échanges de fichiers 3D volumineux avec toutes les métadonnées nécessaires. Au début du partage, les données sont chargées localement, ensuite ce ne sont que des pointeurs qui sont modifiés, nous expliquait un représentant de Nvidia. Cela évite de surcharger le réseau et de trop ralentir l’ensemble. A ce format s’ajoutent les technologies Hydra, MDL et PhysX

Chez Nvidia, on explique qu’Omniverse peut tourner en local sur une station de travail RTX, avec option de stream à un groupe de travail, mais peut aussi, en fonction des choix stratégiques ou des besoins, fonctionner dans le cloud. Partout où Nvidia et ses technologies RTX sont présents, en quelque sorte.

Dans tous les cas, l’accès à Omniverse se fait pour l’instant sur demande auprès de Nvidia, mais des poids lourds comme Pixar l’utilisent déjà pour leur prochaine production. En permettant le partage et le suivi en temps réel d’une production même à distance, Omniverse pourrait simplifier le travail des équipes et réduire considérablement les temps de production. L’enjeu économique est essentiel, à Hollywood plus qu’ailleurs.

Source :
Blog Nvidia

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Pierre Fontaine, envoyé spécial à San José