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Nvidia Tegra : la technologie est enfin là, mais son intégration soulève des questions

Nvidia annonce enfin que des constructeurs vont intégrer sa puce 3D à basse consommation pour plates-formes mobiles.

Nvidia a annoncé aujourd’hui que de nombreux constructeurs sont sur le point d’intégrer sa puce 3D basse consommation Tegra au sein de mini-PC comparables aux netbooks. Une annonce qui marque la réalisation d’une Arlésienne – Tegra − que Nvidia n’avait cessé de présenter sans jamais parler concrètement de son adoption dans une machine.

La belle Arlésienne

Cela fait plus d’un an que Nvidia nous fait attendre sa puce pour mobiles. Et on l’attend, cette puce, tant, sur le papier, elle est prometteuse. Nvidia ? Tegra ? Mobile ? Vous êtes perdus ? Petit rappel…

Nvidia est, avec ATI, un producteur de puces 3D parmi les plus performantes du monde du PC. Des puces que l’on retrouve sur des cartes vidéo pour joueurs et qui sont parfois utilisées par les professionnels et les scientifiques pour les applications gourmandes. Des cartes graphiques qui consomment des dizaines voire des centaines de watts. Or le concepteur californien avait présenté en février 2008 au Mobile World Congress (MWC) une puce – Tegra − qui était censée révolutionner le monde du mobile. Et pour cause : elle devait décoder de la HD 720p et faire tourner des jeux 3D sur des téléphones mobiles grâce à une consommation électrique de l’ordre de quelques centaines de milliwatts.

Après un premier modèle de développement présenté au MWC 2008 et presque une année de silence, Nvidia nous fit la démonstration d’un appareil mobile opérationnel au CES de Las Vegas en janvier dernier. Une machine qui ressemblait aux MID – des tablettes Internet qu’Intel n’a pas (encore ?) réussi à imposer – et qui maniait aussi bien l’interface 3D que les photos ou la vidéo HD 1080p.

Un form factor de netbook ?

Aujourd’hui, nous avons découvert les premières images des machines qui vont intégrer Tegra. Premier constat : la puce n’est pas (encore) prête pour les téléphones mobiles, tous les périphériques ressemblant à des ordinateurs. Second constat : le format n’est plus celui d’une tablette Internet MID mais celui… d’un netbook. Oh ! bien sûr, un ou deux intégrateurs présentent des modèles tactiles, mais la majorité s’est orientée vers un format qui n’est rien de moins que celui des netbooks.

Et là, on se pose des questions. Pour quel usage ? Quel est l’intérêt ? Quid du système d’exploitation ? Qui va être intéressé ? Des interrogations auxquelles nous ne pouvons apporter que des éléments de réponse et des pistes de réflexion.

Ceci n’est pas un netbook

Un netbook, s’il est moins autonome pour l’instant, peut, dans une certaine mesure, remplacer un vrai PC car il est motorisé par Windows XP et offre ainsi la compatibilité avec les logiciels et fichiers PC. Sur l’usage, l’aspect multimédia est bien sûr privilégié. Nvidia annonce des autonomies records en lecture de son (25 jours) ou de vidéo (10 heures en 1080p) avec une seule recharge. Tandis que les netbooks plafonnent à 5-6 heures en utilisation d’Internet, à 3-4 heures en vidéo, ces valeurs sont séduisantes, mais on aimerait savoir sur quelles capacités de batterie Nvidia s’appuie. En tout cas, Tegra semble offrir des performances multimédias et une grande autonomie, au prix, pour le moment, d’une incompatibilité logicielle avec le monde du PC. Il faudra que le système qui la conduit bénéficie de bons outils.

Plusieurs carrossiers, Nvidia Tegra à la motorisation, mais qui conduit ?

Ce qui nous amène à l’interrogation principale : celle du système d’exploitation. Au WMC 2008, Nvidia parlait d’une plate-forme compatible avec Windows Mobile, au CES, nous avons pu voir une interface qui semblait propriétaire, mais rien n’a pour l’instant été fixé avec les machines présentées. Dans un MID ou un baladeur vidéo (et à fortiori dans un téléphone mobile), la compatibilité avec le monde du PC n’est pas capitale, en dehors des fichiers multimédias. Mais, avec ce format de netbook, il va falloir assurer côté lecture des fichiers. Flash et PDF sont de la partie puisque Adobe est partenaire de Nvidia sur ce coup, mais la liste des fichiers à rendre compatibles est longue.

La question finale est celle de l’usage : qui va en faire quoi ? Tandis que Tegra commence à être intégrée à des netbooks, ceux-ci bénéficient potentiellement de vraies capacités 3D. Il faudrait donc que la puce trouve sa place au sein d’appareils encore plus mobiles, genre baladeurs vidéo améliorés à la Archos voire, au mieux, des smartphones du type iPhone. Cela semblait être l’objectif initial, mais les form factors présentés nous font douter. Espérons en tout cas que Nvidia continuera de pousser dans le sens de la mobilité.

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Adrian Branco