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Nous ne savons pas attirer les meilleurs étudiants

Accueillir les hauts potentiels ? Pourquoi pas, mais à condition de s’en donner les moyens. Politiques, mais aussi financiers, d’excellence et de visibilité internationale. Sinon, ils choisiront le pays le plus
offrant.

‘ Nous voulons orienter nos efforts pour accueillir les meilleurs étudiants, les plus motivés, ceux qui ont un projet d’études de haut niveau. ‘ La déclaration du Premier ministre,
Dominique de Villepin, dans le cadre de son intervention sur le contrôle de l’immigration, devrait réjouir les entreprises high tech ?” tout au moins celles qui craignent une future pénurie d’informaticiens ?”
et les grandes écoles d’ingénieurs ou les universités.Nombre d’entre elles ouvrent déjà toutes grandes leurs portes aux étudiants étrangers ; et ce pour au moins pour trois raisons : pallier la défection des candidats français, frotter leurs élèves à d’autres
cultures, gagner une visibilité internationale. Pour autant, ont-elles de quoi attirer les meilleurs ?Récemment, lors d’un colloque organisé par le Groupement des écoles de télécommunication (GET) sur l’enseignement supérieur face à la mondialisation, Bernard Ramanantsoa, directeur du groupe HEC, ironisait :
‘ Il est temps d’améliorer les conditions d’accueil et d’arrêter les queues dès 4 heures du matin à la préfecture ! ‘Mais, au-delà de la boutade, la séduction des meilleurs cerveaux étrangers ne se décrète pas. Encore faut-il s’en donner les moyens ! Moyens politiques, certes, mais aussi financiers, d’excellence et de visibilité.
C’est là le vrai sujet. Les étudiants à haut potentiel, chinois ou autres, ont le choix ! Bien avant la France, les Etats-Unis ont compris l’enjeu.Aussi ces étudiants préféreront-ils naturellement aller poursuivre leurs études dans une université telle celle de Standford. Qui leur déroule en effet un tapis rouge, avec bourse et défraiement de séjour en prime ! De plus, sa
réputation n’est plus à faire ni la qualité de ses professeurs à démontrer.Et c’est bien ce que réclament les responsables des établissements d’enseignement supérieur français : que ce secteur soit considéré comme une source de compétitivité nationale et que l’on y investisse vraiment. Une
telle politique bénéficierait finalement à tous, même à ceux qui ne sont pas les meilleurs, mais en passe de le devenir.* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique lundi 19 décembre

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Anne-Françoise Marès*