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Premières impressions sur l’iPad Pro : le PC doit-il trembler ?

L’iPad Pro se positionne dans le rôle du chaînon manquant entre PC et post PC, un grand pont entre deux mondes, qui cherche à séduire les professionnels, d’abord, mais sans fermer la porte au grand public. Nous avons pu manipuler la tablette après la keynote d’Apple, voici nos premiers éléments de réponse.

Roi incontesté puis très contesté, maître d’un marché qui semble s’effondrer sous le poids de ses propres attentes, l’iPad demeure un produit de haute tenue mais qui se vend moins bien. Il faut dire que la concurrence s’améliore, que les utilisateurs conservent leur tablette plus longtemps que leur smartphone et que l’iPad – surtout le 9,7 pouces – souffre de son positionnement, dans l’entre deux : trop loin de l’absolue mobilité d’un iPad mini et pas assez grand pour qu’on délaisse un portable. 

Avec l’iPad Pro, Apple présente non seulement sa plus grande tablette jamais créée, mais aussi un chaînon manquant entre PC et Post-PC.

Une tablette géante, un PC portable normal

Car, après une très courte prise en main, avec sa dalle de 12,9 pouces, cet iPad géant fait se demander à nouveau s’il ne pourrait pas remplacer nos portables. Il est grand, très grand et pourtant quand on jauge à main levée qui de l’iPad Air 2 ou de l’iPad Pro est le plus lourd, c’est ce dernier qui donne l’impression d’être le plus léger. Une impression évidemment fausse puisqu’il pèse 713g contre 437g pour l’Air 2 lancé l’année dernière – et non mis à jour. Il faut dire qu’il n’est pas beaucoup plus épais, 6,9 mm pour l’iPad Pro contre 6,1 mm pour l’Air 2.

Le nouvel iPad est grand donc, c’est indéniable, surtout quand on le prend en main et qu’on le place devant soi. Pour autant, on ne s’en trouve pas gêné. C’est plus comme une nouvelle norme de confort ou comme un nouvel espace à découvrir. Phil Schiller a d’ailleurs pris un plaisir évident à préciser qu’avec 5,6 millions de pixels, l’écran de l’iPad Pro fait encore mieux que celui du MacBook Pro Retina. Difficile à l’œil nu de juger mais la rétine est assurément séduite.

En tout cas, quand on le met en mode paysage, on réalise alors que sa dalle équivaut quasiment à celles de deux iPad 9,7 pouces… Il est 78% plus grand qu’un iPad Air 2. C’est colossal ! Logique, dès lors, que l’écran Retina donne plus que jamais l’impression d’être une porte ouverte sur Internet et le monde numérique. On s’imagine très bien en faire un terminal pour regarder des films dans le confort moelleux d’un lit ou en voyage, dans un train ou un avion. D’autant que l’autonomie annoncée est de 10h. Nous ne manquerons pas de le vérifier lors des tests au labo de 01net.com.

Et comme pour prouver que l’iPad Pro a les épaules pour affronter les PC portables, Apple a équipé son iPad Pro d’une version musclée de sa toute dernière génération de puce, l’Apple A9X. Pour Phil Schiller ce nouveau processeur fait tout simplement jeu égal avec ceux des PC de bureau. 

Clavier, stylet… quand l’iPad se mue en Surface

L’iPad Pro prend de plus en plus des airs de chaînon manquant… Surtout quand on lui adjoint son Smart Keyboard, qui s’aimante aussi facilement que les SmartCover et donne à l’ensemble un faux air de Surface de Microsoft, en plus design.

Il nous a fallu un petit temps d’adaptation pour maîtriser le clavier – d’autant qu’il s’agissait d’un modèle qwerty –, mais la hauteur des touches et leur retour de frappe est plutôt agréable. De fait, on s’imagine sans mal utiliser le Smart Keyboard pour saisir d’assez longs textes sur l’iPad Pro. On s’étonne toutefois que le fait de brancher le clavier ne désactive pas le clavier virtuel affiché à l’écran, qu’il faudra réduire pour bénéficier de toute la surface de travail possible. 

Les nouvelles fonctions d’iOS 9 pour les iPad prennent tout leur sens avec l’iPad Pro, au point qu’il nous a semblé que les fenêtres juxtaposées sur la tablette étaient plus lisibles que sur notre vieux MacBook Air 13 pouces…

L’autre accessoire phare de l’iPad Pro est un stylet baptisé Apple Pencil. L’Apple Watch est la vision de la montre du XXIe siècle, l’Apple Pencil est sa vision du stylo moderne. Steve Jobs se moquait de l’instrument et jugeait que les doigts étaient bien plus pratiques. Mais il faut bien comprendre que cet iPad veut satisfaire aussi bien le grand public, qui s’en amusera, que les professionnels. Et ces derniers ont tout à gagner de la présence de ce crayon magique. Il n’est compatible qu’avec l’iPad Pro et ne fonctionne qu’avec certaines applications mais il apporte une précision incroyable.

Si nous devons avouer que nous n’aurions pas forcément besoin de l’ustensile, son adoption est immédiate, sa prise en main naturelle. C’est un stylo, d’un nouveau genre, que les dessinateurs s’arracheront peut-être. En tout cas, Apple leur a fait du pied, avec les trois applications Adobe présentées et disponibles plus tard le mois prochain.

On a aussi été bluffé par une petite option logicielle qui permet d’afficher une règle virtuelle sur l’écran qu’on tient avec ses doigts, comme une vraie. Dès qu’elle est en place, on tire un trait avec le Pencil et il est alors impossible de ne pas dessiner une ligne parfaitement droite. Le stylet est bloqué par cette règle virtuelle. Epatant.

Premier verdict : « Pro », mais pas que

Après ces quelques instants passés à la manipuler, il nous semble que l’iPad Pro est suffisamment armée pour se lancer à l’assaut de nos portables. Au passage, ironie de l’histoire, elle valide la vision de Microsoft.

Mais est-elle uniquement pour les « pros » ? Non, indéniablement. Le « grand public », qui ne fait que consommer des contenus, y verra un superbe terminal de consultation. Et les « pros », à l’origine de la création des contenus, ont enfin une tablette sous iOS capable de se muer en outil de productivité. Une question demeure : si elle est plus polyvalente qu’un PC, est-elle pour autant plus performante ? Réponse avec nos tests en novembre prochain.

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Pierre FONTAINE