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Netclub, Meetic, Webseduction… : à la (fructueuse) rencontre des internautes esseulés

Un marché colossal s’offre aux sites de rencontres : celui des célibataires. Et les entremetteurs du web ont bien compris que les âmes en peine seraient prêtes à payer. Succès assuré.

RENCONTRES EN LIGNE

Fini le ghetto du Minitel rose ! Il n’est plus tabou aujourd’hui d’avouer que l’on fréquente des sites de rencontres. Des internautes nombreux, et prêts à payer pour une nuit ou pour la vie, c’est le rêve des nouveaux entremetteurs du net.Internet réhabilite-t-il le jeu de la séduction ? Ce qui est sûr, c’est que le mot “rencontre” est l’un des termes les plus demandés sur les moteurs de recherche. Pas difficile à comprendre quand on sait que la France compte 14 millions de célibataires. Les opérateurs s’enhardissent donc, et tentent de profiter de ce marché colossal. Les sites fleurissent sur la toile : sexe, charme, amour, amitié… La concurrence s’aiguise, tous cherchent une solution pour durer et se différencier.La migration vers les services payants et le développement de services “plus interactifs semble être la solution”, précise Sébastien Brault, cofondateur de Webséduction. C’est ce qu’a fait Net Club, premier site français de rencontre sur internet. Créé en 1997, il a su s’imposer dans cet univers.“Dès le départ, nous avons mis en place un contrôle important. À long terme, cette politique a eu des effets positifs sur notre image”, confie Pierre Lemarchand, cofondateur. En mai dernier, le site a enregistré plus de 65 millions de pages vues (hors partenaires : Club-Internet et Tiscali) et 2,8 millions de visites. Netclub.com compte 250 000 membres (25 % sont des femmes). Le site a réalisé 1,2 million d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier. De plus pour cette année, son résultat d’exploitation sera “nettement bénéficiaire” (304 898 euros).Comme la majorité des sites de rencontres, Net Club propose de nombreux services gratuits : fiche et message personnels, dialogue… Mais les deux tiers de ses revenus proviennent de services payants. Leur répartition s’organise entre abonnements (Silver, 15 euros par mois, Gold à 8 euros par mois pendant un an), ligne surtaxée, publicité, partenariats avec les portails et soirées. Les abonnements sont en tête de liste. Ils permettent aux membres d’avoir accès à des services personnalisés : conseil d’un sexologue, recherches plus affinées, accès à des espaces de discussion réservées…L’essentiel pour Marc Simoncini, président de Meetic.fr est de “mettre en place une modération [contrôle des inscriptions, Ndlr] efficace. Mais si elle l’est, il est difficile d’être rentable. Il faut alors choisir un modèle d’affaires approprié”, ajoute-t-il. La stratégie avancée par l’ensemble des acteurs : le développement du multiaccès (internet, téléphone, messages courts sur mobiles, WAP). Pour l’heure, seul le site Meetic.fr, récemment créé, en est doté. Sébastien Brault adhère à cette idée, mais estime avant tout qu’il “faut évoluer au rythme de l’usager. Il faut rester simple et efficace “.Une ligne de conduite suivie par les sites concurrents. Du côté de Webseduction.com, il est question de faire évoluer “les modes d’accès, de mettre en place une qualité de “mapping” supérieure et d’augmenter la sécurisation.” Véhiculer une image sérieuse et fiable afin de pouvoir développer des partenariats avec les portails comme Voila, Altavista, Europe 2 ou RFM. En l’espace de six mois, quelque 100 000 nouveaux membres ont été enregistrés. Aujourd’hui, ils sont 480 000 à utiliser régulièrement la palette de services : moteur de recherche automatisé multicritère, message vocal de présentation, conseil d’un entraîneur sportif, etc. Et, le site véhicule un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros en 2001, avec un résultat d’exploitation de 20 %.Le tout-gratuit est en effet bel et bien fini. “Quand j’achète ma baguette, je la paie !”, ironise Philippe Dussau, directeur général de Citegay.com. Aux États-Unis, tous les sites internet sont payants. En France, cela commence à venir.“Je le souhaite pour notre avenir. Cher ou pas cher, après c’est un choix”, ajoute-t-il. Le sentiment général est que le marché français est en passe de se structurer, et qu’à terme, il ne restera que deux ou trois acteurs. “Ce ne sera pas une concentration par négation, car il y a bel et bien un marché. Les gens sont prêts à payer, même si, par ailleurs, il existe des sites gratuits”, analyse Frédéric Grivola, porte-parole du site Webséduction.Ces fusions et collaborations s’organiseront pour des raisons techniques explique Marc Simoncini. ” Ce n’est pas une improvisation. Il y a un réel besoin de connaissance technique, marketing, de création… “, précise-t-il.Concurrents : Webseduction, Allofriends, et bientôt Meetic

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SSA