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Mobilisation contre le tout répressif de la lutte anti-piraterie

Autour de l’Adami, plusieurs associations s’insurgent contre la campagne de l’industrie du disque visant la piraterie et annonçant des poursuites judiciaires.

Après la
campagne du Syndicat national de l’édition phonographique (Snep) rappelant les sanctions judiciaires pour piratage de musique, le
Gouvernement avait à son tour annoncé une action de sensibilisation et un nouvel arsenal juridique. Mais face à des discours essentiellement répressifs, l’Adami (société de gestion de
droits des artistes musiciens et interprètes) vient de rassembler plusieurs associations pour protester.A côté d’organisations défendant les droits des artistes (FO musiciens, artistes musiciens CGT, fédération du spectacle CGT, Spedidam…), on retrouve des associations de défense de consommateurs UFC-Que Choisir, Unaf et
Consommation logement et Cadre de vie (CLCV) ainsi que la Ligue de l’enseignement, toutes dénonçant la ‘ campagne indécente et irresponsable du Snep qui insulte et menace 20 millions
d’internautes. ‘
La semaine dernière déjà, la
Spedidam répondait à la campagne du Snep dans la presse quotidienne (Le Monde) en affirmant que ‘ les internautes ne peuvent pas être traités comme des
délinquants
. ‘‘ Le point le plus important à retenir, note Jean Vincent, directeur des affaires juridiques et internationales de l’Adami, c’est qu’on n’éradiquera pas le peer-to-peer.
Les prises de position et les propositions de l’Adami n’ont pas du tout été contestées par les artistes. ‘ En fait, ce que reprochent surtout ces associations à l’industrie du disque, c’est une
absence de réflexion et d’idées nouvelles sur l’utilisation du média et les moyens de rémunérer autrement les artistes.

Une licence légale pour rémunérer les artistes

Car, toutes sont d’accord sur ce point, il n’est pas question pour elles de défendre le tout gratuit, mais de continuer à faire respecter les droits d’auteur tout en utilisant les nouvelles technologies et les échanges sur Internet.
‘ Les échanges sur Internet sont une bonne chose en soi. Ensuite, c’est une pratique de la société toute entière, ce n’est pas le fait d’une bande de délinquants. Enfin, c’est un progrès technique ‘,
détaille Julien Dourgnon à l’UFC-Que Choisir.Et, jusque là, l’industrie n’aurait pas fait grand-chose pour exploiter ce progrès technique, s’y adapter et trouver de nouveaux modèles économiques. ‘ Nous, on pense que le peer-to-peer doit
être légalisé et être rémunérateur ‘
, ajoute Julien Dourgnon.Pour les associations de consommateurs, l’industrie n’a tout simplement pas tenu compte de l’évolution des attentes des gens et fait preuve d’une certaine crispation. L’Adami, de son côté, a bien proposé une
licence légale perçue sur l’abonnement Internet, mais qui était loin de faire lunanimité. La société de gestion continue cependant de discuter du sujet avec les FAI et devrait rendre
publique une étude sur le peer-to-peer comme nouveau modèle économique à la mi-juin.

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Arnaud Devillard