Mises à jour Android: et si Google mettait la honte aux constructeurs récalcitrants ?

Et si Google dénonçait les constructeurs de smartphones ? La société de Mountain View a mis au point une liste recensant les fabricants les plus lents à mettre à jour leurs appareils avec les dernières versions d’Android. La liste a même été partagée avec plusieurs partenaires de Google et des discussions seraient en cours pour la rendre publique.

Selon Bloomberg, cela permettrait à l’éditeur d’Android de mettre la pression sur les constructeurs qui tardent à mettre à jour les smartphones de leurs clients. En effet, seuls 7,5 % des smartphones du marché bénéficient d’Android Marshmallow, pourtant disponible depuis l’année dernière. Ce chiffre tranche encore plus lorsqu’on le met en rapport avec les 84 % d’iPhone où la dernière version d’iOS est déjà installée.

Des mises à jour de sécurité jamais déployées

L’enjeu est en effet important pour Google. Les mises à jour d’Android apportent de nouvelles fonctionnalités dont les clients ne peuvent pas bénéficier. Ils doivent généralement attendre plusieurs mois, voire plus d’une année, avant que leur appareil soit mis à jour. Pire, certaines failles de sécurité importantes ne sont ainsi jamais comblées. C’est le cas de Stagefright qui permet depuis juillet 2015 de corrompre un smartphone Android grâce à un simple MMS.

Pour pallier la lenteur des déploiements des nouvelles fonctionnalités d’Android, Google doit désormais la contourner. Par exemple, son nouveau système de messagerie Allo n’est pas intégré directement au prochain Android N, mais sera disponible sous forme d’application. On pourra alors l’installer sur les anciennes versions d’Android encore présentes sur les smartphones en circulation.

Même chose pour Instant Apps, le système qui permet d’utiliser une application sans avoir à l’installer sur son smartphone. Dévoilée également lors de la récente conférence Google I/O, elle sera disponible jusqu’à la version Jelly Bean d’Android, soit celle sortie il y a maintenant trois ans. Un aveu d’échec de la part de Google n’a désormais plus d’autre choix que de d’adopter cette stratégie de contournement. A moins que cette fameuse liste devienne publique et qu’aucun constructeur ne veuille y figurer.