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Matthieu Guinard (Lycos France) : ‘ Il n’y a pas de dumping social ‘

Après la nouvelle de la délocalisation de Lycos France en Arménie, son directeur général corrige certaines informations diffusées depuis. Notamment sur les salaires, qui ne seront pas revus à la baisse selon lui.

01net. : A quoi est dû le plan de restructuration du 23 mai dernier ?


Matthieu Guinard : Ce plan de restructuration est indispensable en regard de la situation économique et financière de Lycos Europe. Nous avons réduit nos pertes en 2004, mais nous ne sommes toujours pas rentables. Un plan
de réduction des coûts a été décidé fin 2004 et devait être effectif à la fin du premier trimestre 2005 en France. La France a été le dernier pays touché.


On centralise les produits entre l’Allemagne, au siège de Lycos Europe à Guterslow, et l’Arménie à Erevan, un site racheté en 2000. Le reclassement, en France, étant une jurisprudence obligatoire, il sera proposé aux salariés d’aller en
Allemagne ou en Arménie. Ou dans d’autres pays, au cas par cas. Mais tout le monde ne va pas aller en Arménie…Justement, il y a eu beaucoup de commentaires sur les conditions salariales proposées en Arménie. Qu’avez-vous à en dire ?


Déjà, je voudrais dire que, le 23 mai, nous sommes entrés dans un cadre légal qui nous empêchait de nous exprimer. Nous avions trois jours francs avant de pouvoir communiquer avec les médias et nos partenaires. Beaucoup de choses ont
donc pu être dites pendant ce laps de temps. Mais non, il n’y a pas de dumping social, pas de grille salariale entre 300 et 500 euros pour ceux qui souhaitent partir en Arménie.Ils garderont le même salaire ?


Les gens qui partiront auront le salaire qu’ils ont actuellement, plus les primes de déplacement, plus l’accompagnement réglementé. Les salariés ne sont pas obligés d’accepter. Si une personne ne souhaite pas de reclassement, elle se verra
proposer un licenciement dans les conditions négociées avec le comité d’entreprise. Avec outplacement, formation…Combien de postes sont concernés par le plan de restructuration ?


Soixante-quinze, dont soixante-deux pourvus actuellement [sur un total de cent neuf employés, NDLR]. La différence entre les deux chiffres, ce sont des postes qui ne seront pas reconduits. Sur les soixante-deux postes,
nous sommes en pleine négociation pour savoir qui sera transféré.Quels sont les types de postes concernés ?


En France, on a deux unités européennes, le mail et l’hébergement. Des chefs de produits, des développeurs sont touchés. A Lycos France, il restera le design du portail, le marketing et le webdéveloppement.Quel est le calendrier ?


Nous devons arriver à un accord à la fin juillet normalement. Le plan de sauvegarde de l’emploi entrera en application et se déroulera jusqu’à la fin 2005.Qu’est-ce que tout cela va changer dans les activités de Lycos ?


Les produits seront toujours disponibles. Le mail, l’hébergement, les noms de domaine… ça ne changera rien. Nous espérons atteindre l’équilibre au premier trimestre 2006. Et devenir profitable sur l’ensemble de l’exercice
2006.

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Propos recueillis par Arnaud Devillard