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Mastercard expérimente le paiement sans contact en Europe

Dès le mois de juin, les clients d’une banque anglaise pourront utiliser leur carte bancaire Mastercard pour régler de petits montants, sans avoir à l’introduire dans un terminal de paiement.

Imaginez. Un jour de pluie. Comme une petite centaine de personnes, vous faites la queue pour acheter des places de cinéma pour le dernier Spike Lee. Dans ce grand complexe, une file avance plus vite que les autres. Là, point de rendu
de monnaie ni d’introduction de carte bancaire dans un terminal de paiement.Pour s’acquitter de leur dû, les amateurs du septième art passent leur carte de paiement devant un lecteur. Et les voilà déjà munis de leurs billets se dirigeant vers les salles obscures. Il ne s’agit pas d’une technologie du futur,
mais d’un
paiement sans contact que les Etats-Unis et l’Asie expérimentent déjà. Avant d’arriver cet été en Europe.En effet, Mastercard va lancer en juin prochain un premier pilote en Grande-Bretagne. Les clients de la Royal Bank of Scotland bénéficieront de cette technologie sur leur traditionnelle carte à puce EMV (1), à laquelle sera adjoint
un mode de paiement sans contact utilisant des fréquences radio. Un pilote en France serait sur le point d’être signé pour un développement en 2007.Avec le paiement sans contact, aucune saisie de code secret n’est demandée. Ce n’est plus le porteur de la carte qui est identifié, mais la carte elle-même, grâce à des certificats (identifiants basés sur une série de chiffres)
statiques ou dynamiques. Dans ce cas, à chaque transaction est émis un nouveau certificat dont l’authenticité est vérifiée par la banque, via le terminal de paiement. Le temps de la transaction devrait être inférieur à celui d’un paiement classique
par carte bancaire avec saisie du code secret.Lors de la connexion avec la banque, le porte-monnaie sans contact pourra être rechargé au moment de la transaction si son solde est insuffisant. Il sera alors crédité automatiquement ?” à un niveau défini par le consommateur
avec son établissement bancaire. A noter toutefois, que tous les terminaux en place ne supporteront pas cette fonctionnalité.

Pour les montants de 15 euros et moins

A l’instar de Moneo, le porte-monnaie virtuel s’adresse aux petits achats dont le montant ne devrait pas excéder 15 euros. ‘ Les commerçants refusent souvent les cartes bancaires en deçà de ce seuil, car ce
moyen de paiement n’est plus rentable pour eux. Les coûts de fonctionnement sont trop importants. En développant un produit sur le standard existant EMV, nous avons fait baisser les frais par transaction ‘,
explique Hervé
Kergoat, directeur général France de Mastercard Europe, tout en refusant de chiffrer le coût par transaction de cette technologie. Celui-ci dépendra de la mise en place des infrastructures par le pays, mais surtout de la politique tarifaire des
banques envers leurs clients commerçants.L’utilisation de porte-monnaie sans contact ne sera pas gratuite pour le consommateur. La facturation du service pourrait être inclus dans la cotisation annuelle de la carte bancaire ou prendre la forme d’un supplément
facultatif.Les banques devront également rassurer leurs clients sur la sécurité liée à ce mode de paiement sans contact. ‘ Il est impossible que deux cartes soient prises dans le même champ. Pour qu’il y ait débit, il faut
qu’il y ait un geste volontaire du consommateur. Il doit passer sa carte à moins de 2 cm du lecteur ‘,
assure-t-on chez Mastercard.Reste que, en cas de vol et même après opposition, un escroc pourra toujours dépenser le solde du porte-monnaie virtuel. Comme c’est le cas avec les espèces sonnantes et trébuchantes. En ce domaine, la dématérialisation n’a apporté
aucun progrès.(1) Europay, Mastercard et Visa ont défini des spécifications pour développer et imposer la carte à puce à l’international qui, pendant longtemps, n’a été utilisée de manière standardisée qu’en France. Ils ont baptisé ce
nouveau standard de leurs trois noms : EMV
.

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Hélène Puel