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Manque de vécu chez les actionnaires

” Parieurs! ” Le mot est de Jean-Louis Gassée. Il est cruel mais il reflète bien l’état d’esprit des actionnaires. Surtout lorsqu’ils s’intéressent aux valeurs technologiques.

Les utilisateurs professionnels ont une vue assez large, spécialisée c’est sûr, sur les produits informatiques qu’ils consomment. Cela ne les empêche pas de pester quand leur machine disjoncte. Idem quand leur logiciel préféré plante sans crier gare. Que leur Dell, leur IBM ou leur Mac (rayez les mentions inutiles) leur fasse une grosse frayeur de temps à autre ne les empêche pas souvent de dormir. Sauf quand ils ont oublié qu’une bonne sauvegarde, c’était le paratonnerre contre l’incertitude informatique.Moi-même, il m’arrive d’engueuler mon portable, un G3 500 de chez Apple, quand il cale, écran gelé. Je sais très bien qu’il n’est pas seul en cause. Un tas d’applications ouvertes simultanément maximise les risques. Je sais aussi que je ne crains rien si j’utilise juste un traitement de texte, comme maintenant, pour écrire cette chronique. Bon an mal an, je continue de faire confiance aux pommes. Comme aux mises à jour des softs graphiques que j’utilise au boulot ; avec leur lot de nouvelles fonctions… et de zones d’ombre.Sautons chez les spéculateurs, pros et amateurs confondus. Ils font la cote des boîtes qui vendent ces produits technos, à jouer telle ou telle valeur en Bourse. Une chose les réunit : ils n’ont pas de vécu, de ressenti avec ce que fabriquent ces entreprises. Ils achètent et vendent de manière hallucinante.Ils réagissent, quasi en temps réel, aux indicateurs boursiers. Ces prétendus actionnaires bradent ou surcotent brutalement une valeur sur des rumeurs, des analyses partielles ou partiales. Certains ne connaissent une société qu’à travers ses graphiques boursiers. Quant à savoir ce qu’elle bricole, quelle importance, pensent-ils, pourvu que ça rapporte.e comprends cette valse-hésitation pour la Net-économie. C’est le chantier permanent là-dedans ! Les bases sont remises en cause tous les quatre matins ; l’équilibre, la rentabilité viendront plus tard… s’ils viennent. Mais je ne pige pas qu’on fasse faire le yoyo à ceux qui équipent des millions d’utilisateurs.Un dirigeant balance à la radio qu’il s’attend à de moins bons résultats (le ” profit warning ” de nos experts radioteurs) ? Vlan ! L’action se fourgue à moins 50 % dans la journée. C’est débile. Les malins du secteur achètent maintenant, pariant sur une belle cagnotte demain. C’est que l’entreprise fait des bénéfices, a des bons produits et pas de dettes. Elle a même plein de nouveautés en réserve.Vous avez reconnu ? Oui, gagné ! C’est Apple, lâché en Bourse ces dernières semaines. On a déjà enterré la bête quatre ou cinq fois par le passé. L’action était à moins de12 dollars début 97. Alors souvenez-vous que” an apple a day keeps the doctor away ” !NB : Vous aviez deviné que je navais pas la moindre action glissée dans le portefeuille ?Prochaine chronique le samedi 11 novembre

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Jean-Christophe Courte