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L’inventeur du DVD Plus en dépôt de bilan

Les comptes de Digital Valley sont plombés par l’un de ses trois sites de production. Pourtant, l’avenir de l’entreprise s’annonce radieux avec le lancement prochain d’un DVD flexible.

Ce n’est pas sans surprise que l’on a appris le dépôt de bilan de Digital Valley. Particulièrement dynamique, la société normande, à l’origine de plusieurs technologies innovantes comme le
DVD Plus (un disque double face CD/DVD), le Media Coat (la possibilité d’imprimer sur les deux faces d’un disque numérique) ou un dispositif
antirayure, semblait en effet à l’abri de pareille mésaventure.Le cas de Digital Valley correspond en fait assez peu aux images traditionnelles que l’on associe à la cessation de paiement. ‘ En France, dès qu’on prononce ces mots, on est regardé comme des
pestiférés,
remarque Nathalie Peyroux, responsable commerciale et communication de Digital Valley. Or notre situation n’est pas celle d’une entreprise qui meurt, mais d’une entreprise qui prend les devants
pour sauvegarder sa vitalité. ‘
En effet, Digital Valley, qui emploie près de 200 personnes, dispose de trois sites de production, correspondants chacun à une activité bien spécifique, mais seule lusine de Caen est en
véritable difficulté.

Caen qui pleure, Rueil qui rit

En 2004, Digital Valley reprenait à Philips ce site qui venait d’être victime d’un incendie. Il s’agissait alors de reconvertir cette unité de production de semi-conducteurs pour y fabriquer des DVD enregistrables,
et d’y conserver, pendant trois ans au moins, les 48 salariés qui n’avaient pu être reclassés en interne par le géant néerlandais. A l’époque, un DVD-R se commercialisait autour de 0,70 ? pièce ;
aujourd’hui il ne vaut plus que 0,18 ?. De belle opportunité, l’usine de Caen s’est ainsi vite transformée en gouffre pour Digital Valley. Or les obligations contractées envers Philips bloquaient toute possibilité de
nouvelle restructuration et le seul recours pour s’en libérer, et ainsi éviter que cette activité déficitaire n’entraîne toute l’entreprise par le fond, était le dépôt de bilan.Pour les salariés du site de Caen, sauvés une première fois il y a un an, c’est évidemment une terrible nouvelle, bien que rien ne soit encore décidé concernant leur avenir et en particulier leur éventuel reclassement ailleurs
dans l’entreprise. En revanche, pour le reste de Digital Valley, rien n’est à craindre, bien au contraire. En particulier, le site de Val de Rueil (Eure), où sont fabriqués les supports les plus innovants, croule sous les commandes.Dernière innovation en date, le TVD (pour Thin Video Disc), un brevet exclusif de l’entreprise, est ainsi déjà promis à un très bel avenir. Ce DVD souple, qui rappellera bien des souvenirs aux lecteurs de
fanzine rock des années 80 qui étaient régulièrement accompagnés de ‘ flexi-discs ‘, intéresse en effet tout particulièrement la presse. Léger, facile à glisser dans une revue (Digital Valley met actuellement au point une
technique d’encartage automatisée avec une société de routage), il devrait faire son apparition dès le mois d’octobre avec un magazine automobile grand public.

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Jean-Baptiste Dupin