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L’i-mode, réincarnation du Minitel ?

Une vingtaine d’années séparent les débuts du Minitel français de l’i-mode japonais. Si les deux services semblent fort différents, ils ont pourtant des points communs. Ils…

Une vingtaine d’années séparent les débuts du Minitel français de l’i-mode japonais. Si les deux services semblent fort différents, ils ont pourtant des points communs. Ils sont tous deux propriétaires : un opérateur maîtrise l’ensemble de la chaîne, depuis les terminaux jusqu’aux fournisseurs de services, qui doivent passer sous ses fourches caudines. Résultat, le système japonais a connu un grand succès national (plus de 30 millions d’abonnés), comme le Français à l’époque.L’une des raisons de ce triomphe est que ces systèmes propriétaires offrent à l’utilisateur l’assurance d’un fonctionnement immédiat, simple et sûr. Ce qui est loin d’être le cas avec les systèmes ouverts, constitués de briques provenant de fournisseurs divers.Comme le rappelle la célèbre plaisanterie, c’est plus du “plug and pray” que du “plug and play”, en dépit de ce que peuvent affirmer les constructeurs. Les premiers convertis (earlier adopters) s’arrachent souvent les cheveux avant de parvenir à leurs fins. Le WAP hier et le GPRS aujourd’hui en fournissent des exemples. Ainsi, l’interfonctionnement entre terminal GPRS et réseau est loin d’être évident.Une différence notable, toutefois, entre l’i-mode et le Minitel : les terminaux étaient gratuits en France, et ils sont payants au Japon ?” aucun opérateur ne peut plus offrir un tel cadeau à l’usager.Cependant, le Minitel et l’i-mode ont un autre point commun : la difficulté à exporter ces technologies. On parle de l’arrivée de l’i-mode en Europe. NTT-Docomo profite des 15 % qu’il détient dans la division mobiles de l’opérateur néerlandais KPN pour tenter d’imposer son service aux Pays-Bas et même en Allemagne, puisque le Batave possède l’Allemand E-Plus. Le lancement serait prévu pour mars outre-Rhin, et pour plus tard au Benelux. En son temps, la DGT ?” le France Télécom de l’époque ?” avait bien tenté d’imposer le Minitel outre-Atlantique. Notamment du côté de Houston, puis en partenariat avec US West. En vain. L’i-mode triomphera-t-il ou subira-t-il le même sort que le Minitel ? Et nen sera-t-il, finalement, que la réincarnation ?

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Jean-Pierre Soulès