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Les processus B to B modélisés grâce au XML

La modélisation des processus métiers de l’e-commerce peut désormais faire appel à une belle offre de plates-formes d’intégration XML. Leur point fort est leur capacité à s’affranchir des couches middlewares sous-jacentes.

Échanger et convertir des données commerciales n’a, en soi, rien de nouveau. Les entreprises ont eu le temps de s’y habituer depuis les premières heures de l’EDI. Reste que l’on a trop souvent pris l’habitude de construire des interfaces point à point entre applications, en les développant à l’aide de langages de troisième génération. Or, dans un contexte e-business, une telle façon de procéder n’est plus acceptable. Les problèmes de maintenance applicative des interfaces maison sont démultipliés.L’e-commerce étant susceptible de faire dialoguer de nombreuses applications, il devient beaucoup plus judicieux de mettre en place de véritables ” hubs ” logiciels d’interconnexion. Et puis, la modélisation e-business a tout intérêt à tirer parti de XML, une technologie reconnue, en passe d’être systématisée. Ainsi, selon le GartnerGroup, à l’horizon 2003, plus de 90 % des progiciels métiers feront appel à des interfaces COM, Corba ou EJB standardisées leur permettant d’échanger des documents XML. Ce langage offre aujourd’hui le moyen de s’affranchir de la technologie sous-jacente des infrastructures d’interconnexion B to B et de se concentrer sur la logique métiers des échanges interentreprises. Il est ainsi plus facile de définir des règles de transformation de données en écrivant un document XML tel qu’un DTD qu’en s’appuyant sur un langage comme C++ ou Java.Mais, s’il a su se rendre incontournable, XML n’apporte pas, à lui seul, toutes les solutions aux contraintes de l’e-business. En effet, une fois les processus interentreprises modélisés, il faut pouvoir mettre en ?”uvre les connexions middlewares et ordonnancer les échanges. Il est, ensuite, nécessaire d’organiser ces échanges dans des contextes de partenariats interentreprises où les multiples applications concernées n’utilisent pas forcément les mêmes conventions de représentation des données.

Des outils adaptés

Ces défis techniques ont entraîné l’émergence d’une catégorie de plates-formes d’intégration d’un nouveau genre. Ces outils s’appuient sur des ateliers de conception de haut niveau et sont en mesure de descendre dans les couches techniques basses pour définir les requêtes SQL, les interfaces interapplicatives, les documents XML, etc. Ils font un très large usage des technologies Java (composants EJB et servlets) et XML. En fin de compte, ces frameworks d’intégration tentent de se situer aux frontières de l’EAI, du workflow et de l’EDI. Ces environnements d’intégration sont proposés par des éditeurs ayant des profils variés, nés avec le B to B, comme le jeune français Webedisoft ; ou venus du middleware transactionnel (BEA Systems et IBM), de l’EAI (Neon et Tibco) ou de la logistique (Attunity).Attunity s’inscrit tout à fait dans ce schéma du framework d’intégration e-business. Sa plate-forme éponyme, dont la version 2 sortira cet hiver, s’appuie sur l’atelier de conception Process Designer pour définir et intégrer les processus métiers. Les éditeurs spécialistes du middleware d’entreprise ne sont pas en reste. Sous couvert d’une offre de service BPF (Business process framework), IBM a ainsi rajouté des briques de conception-exploitation e-business de haut niveau à ses offres MQSeries et WebSphere. Big Blue s’appuie, par exemple, sur une collection de documents XML, les BPA (Business process agreements), par le biais desquels les partenaires d’une transaction interentreprises se mettent d’accord sur les échanges.L’éditeur se lance, en outre, dans un programme de développement de solutions d’intégration B to B. Ainsi, l’une des composantes de WebSphere BtoB Integrator a été complétée d’un outil de modélisation de processus interentreprises, Partner Agreement Manager. Celui-ci repose sur l’outil de conception B to B d’Extricity, auprès de qui IBM a acquis une licence à l’automne dernier.D’autres éditeurs, tels BEA, iPlanet et Tibco, ont également complété leur catalogue middleware par des serveurs de transformation XML. Tous ont à répondre aux défis spécifiques, à relever du fait des ” transactions longues ” (ou Long running transactions) de l’e-business. Il leur faut s’appuyer sur des moteurs de workflow pour automatiser et ordonnancer des échanges plus ou moins lâches et asynchrones, intervenant à travers des chaînes applicatives complexes.Néanmoins, étant donné la multiplicité des offres, les risques d’hétérogénéité des approches workflow mises ” à la sauce ” du B to B ne sont pas négligeables.

Assurer un bon niveau de performances

L’association WFMC (Workflow Management Coalition) ne pouvait donc rester à l’écart de cette effervescence. C’est ainsi qu’elle a mis sur pied le protocole WF-XML. Basé sur un mécanisme d’échanges de documents XML, il permettrait de faire coopérer les moteurs de workflow XML impliqués dans des relations B to B.Que WF-XML puisse effectivement bénéficier à l’e-business reste encore à prouver.De toute façon, l’interopérabilité des moteurs XML n’est pas le seul souci des éditeurs. Ces derniers doivent aussi garantir l’intégrité des transactions longues B to B et assurer un bon niveau de performances des échanges ; les eScenario Tools, une offre d’intégration e-business que Webedisoft compte sortir en mars 2001, semblent bien adaptés à cette problématique. Les e-Scenario Tools s’articulent en trois modules : Designer, pour la conception des process et des scénarios d’intégration ; Runner et Simulator, pour les opérations de test et de déploiement de ces scénarios.Runner et Simulator s’utilisent de façon combinée pour tester les scénarios préalablement conçus sous Designer. Simulator sert à construire les jeux de test ; de son côté, Runner les fait tourner en ” mappant ” les adresses HTTP, SMTP et FTP sur une unique adresse IP. Le module Runner a été conçu pour tester simultanément plusieurs scénarios de manière à se rapprocher des conditions d’utilisation réelle et à pouvoir jauger aussi bien les aspects qualitatifs que l’aptitude à monter en charge des applications B to B.

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Thierry Jacquot