Les pro et les anti-CPE secouent la Toile

Blogs, forums, pétitions en ligne : le Web français reflète le débat qui oppose les détracteurs et les défenseurs du contrat première embauche.
Désormais, chaque mouvement social, électoral ou étudiant qui secoue la France donne également la fièvre au Web français. On se souvient
de certains blogs, alimentés, parfois, de manière incendiaire à l'occasion des ' événements ' de l'automne 2005. Ou, toujours l'an passé, des débats en
ligne au moment de la campagne référendaire sur le projet de Constitution européenne. Pour mémoire, un professeur d'informatique marseillais, Etienne Chouard, avait diffusé sur le Web un argumentaire donnant aux lecteurs
' dix raisons graves de s'opposer à un texte dangereux ' qui avait beaucoup fait parler.Avec le contrat première embauche (CPE), la machine Internet s'est de nouveau emballée. D'un côté, des dizaines de
sites anti-CPE se font l'écho (photographies ou documents sonores à l'appui) des manifestations fleuves qui se déroulent un peu partout dans le pays. De l'autre, des sites sont devenus des
fers de lance, non pas du mouvement pro-CPE, mais de l'' antiblocage des facs '.Une activité en ligne qui n'est pas toujours exempte d'arrière-pensées politiques. Selon l'émission Arrêt sur images de France 5, qui a mené l'enquête, certains de ses sites, présentés comme apolitiques, tel
Halte au blocage, reprennent le credo de syndicats étudiants très marqués à droite, comme l'UNI. D'autres sites n'hésitent pas à utiliser les méthodes du marketing politique en vogue sur
Internet. Ainsi, une requête ' CPE ' sur Google fait apparaître, dans la catégorie liens commerciaux, le blog
SOS Facs bloquées qui appelle aussi au ' déblocage des facs '. Pour ce faire, ce site a dû engager des frais substantiels. Une telle
opération demande également un suivi assez poussé. Et l'on sait que, en ce qui concerne les achats de mots-clés sur Internet, les communicants de l'UMP (Union pour un mouvement populaire) sont aujourd'hui
dotés d'un certain savoir-faire. Les sites hostiles au CPE, eux, ne semblent guère familiers de ces outils.