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Les portails, sésame de l’évolution professionnelle

Les sites dédiés à l’emploi se multiplient : recrutement, recherche d’activité, prise de contact, gestion de carrière… Tout se fait désormais en ligne. Les ingénieurs informaticiens sont les premiers bénéficiaires.

Je suis actuellement ingénieur d’études chez CSTI (Compagnie des signaux technologies informatiques). Mon évolution de carrière dans une entreprise spécialisée en informatique sera certainement celle d’un expert, grâce à mes compétences en physique.” Ce témoignage, publié sur le Web, devient monnaie courante. Candidats ?” jeunes ou expérimentés ?”, mais aussi recruteurs et chasseurs de têtes se donnent rendez-vous sur Internet au travers de sites et de portails liés à l’emploi. On recrute en ligne, on recherche un nouvel emploi en ligne, on conseille et on discute autour d’une expérience. Bref, on recense les meilleures recettes pour décrocher le meilleur poste.Les premiers bénéficiaires sont généralement des cadres issus du monde de l’informatique et des télécoms. En effet, les sites spécialisés dans ce secteur ne cessent d’augmenter : plus de trois cents sont accessibles en France. Les sites emploi sont désormais concurrencés par ceux émanant des constructeurs ou des grandes entreprises, qui ont maintenant leurs propres ” fenêtres ” consacrées à l’emploi. Parallèlement, d’autres réseaux apparaissent, comme le site des informaticiens indépendants, qui répertorie toutes les opportunités de missions.

Des sites de plus en plus interactifs

Plus récents ?” plus sophistiqués aussi ?”, les grands sites et les portails offrent une panoplie de services qui vont de la mise à jour des offres aux forums de discussion interactifs. Derniers arrivés : les sites des cabinets de chasseurs de têtes, comme celui de Korn Ferry, qui propose notamment du conseil en évolution de carrière. Non moins professionnels, les sites Web d’associations et d’universités servent de guide ou de conseil pour les chercheurs d’emploi en offrant des espaces de dialogue en direct, des témoignages ou de l’hébergement de CV.A en croire l’association Bernard Gregory, dont la mission est d’orienter certains universitaires de haut niveau, le recrutement en ligne devient un marché porteur. “En l’espace de deux ans, nous avons doublé notre activité de conseil et de guide au travers des sites d’emploi, explique René-Luc Benichou, porte-parole de l’association. Pour le candidat, toute la difficulté consiste à maintenir une veille d’emploi significative. Le système automatisé de dépôt de CV peut rendre le candidat passif. Celui-ci a tendance à trop se focaliser sur ses compétences immédiates, sans voir plus loin.”C’est pourquoi cette association pratique des bilans de compétence à distance pour les ingénieurs travaillant à l’étranger. En même temps, le nombre de chercheurs d’emploi en ligne ne cesse d’augmenter. Ce qui ne va pas sans effets pervers, comme le note Thierry de Stexhe, directeur des ressources humaines chez Arthur Andersen, actuellement en poste dans le grand-duché de Luxembourg. “Notre site emploi fonctionne sur le Web depuis un an et demi. Le bureau international recense aujourd’hui trois mille CV par an, dont cinq cents sont passés par le Net. Mais la croissance exponentielle des candidatures va engendrer un tri plus sévère. Le système d’Internet va délaisser beaucoup plus de personnes que l’on croit.” Les ingénieurs en informatique et télécoms sont bien placés, car ils ont déjà expérimenté le Web pendant leurs études. “Nos anciens élèves ont une adresse e-mail à vie. Avec le Net, nos ingénieurs sont devenus plus réactifs, plus exigeants. Ils poussent enseignants et entreprises à évoluer et à soigner leur image sur le Web”, explique Ulrich Finger, responsable du département informatique et réseaux à Télécom Paris.Outre les sites d’emploi, les fameux ” newsgroups “, ou forums de discussion, sont très sollicités. “Toutes les offres d’emploi que j’ai pu obtenir provenaient du réseau Internet. C’est le meilleur moyen pour un ingénieur de trouver le poste adéquat. Des pages Web sont dédiées à cette profession, et il est facile de déposer son CV pour obtenir un contact direct avec celui qui recrute”, explique Manuel-Juan Simon, ingénieur de l’Institut polytechnique de Saragosse (Espagne). Un connaisseur : il a lui-même fait ses premières armes dans le monde du travail grâce à Internet.

Rien ne vaut un réseau personnel

Pourtant, certains candidats expérimentés demeurent sceptiques quant aux moyens fournis par le Web pour peaufiner son parcours professionnel. “Il existe de plus en plus de sites, mais ils sont plus ou moins intéressants. Il faut repérer les bons endroits pour garantir l’évolution de sa carrière. Pour un cadre confirmé, le bon tuyau reste encore la candidature spontanée et bien ciblée”, explique Christian Moreau, responsable d’une unité de recherche et développement de General Electric. Enfin, pour se rassurer, on conseillera le site américain www.worstjob.com, qui recense les plus mauvaises expériences professionnelles et les erreurs à ne pas commettre dans sa recherche d’emploi

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Clarisse Burger