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Les majors font de la figuration sur le marché de la VOD

Echaudées par leurs déboires dans la diffusion de musique en ligne, les grandes compagnies de cinéma et d’audiovisuel scellent, pour l’heure, de simples alliances de papier. Explications avec Florence Leborgne, consultante au département Médias de l’Idate.

” En 2000 ont eu lieu les premières procédures judiciaires, intentées par des majors du cinéma et des réseaux de télévision, contre des sites pirates qui diffusaient illégalement, sur le Net, des films encore exploités en salles. Les groupes de communication voulaient éviter de subir à nouveau le phénomène Napster.Début 2001, les premières annonces concernant la VOD sur Internet ont été faites par Sony, à l’origine du projet moviefly.com, et Disney, initiateur de movies.com. Pour leur part, Universal et Miramax (filiale de Disney) ont conclu à cette époque des partenariats avec des sites comme sitesound.com, proposant quelques films en téléchargement, mais pas les titres phares de leur catalogue. Il s’agissait surtout de faire un essai technique en grandeur nature. “

De simples effets d’annonces

” Le tournant pour les studios et les groupes de communication se situe à l’été 2001. Au mois d’août, MGM, Paramount Pictures (groupe Viacom), Sony Pictures Entertainment, Universal Studios (groupe Vivendi Universal) et Warner Bros (groupe AOL Time Warner) annonçaient la création d’une co-entreprise dédiée à la diffusion de films en numérique ?” sur le seul territoire des Etats-Unis. Sans rien préciser sur les terminaux de réception (télévision ou micro-ordinateur), sans donner de date de mise en service effective et sans citer de partenaires dans les réseaux câblés. En septembre 2001, News Corps rejoignait Disney dans le projet movies.com.L’idée est de concurrencer les vidéo-clubs, en proposant la location de films par Internet pour une durée de consultation limitée à 24 ou 48 heures, qu’ils soient téléchargés ou regardés en continu. L’offre est pour le moment cantonnée aux seuls catalogues de chaque studio, dans une logique propriétaire.En France, seul Pathé a été actif dans le domaine de la VOD, en numérisant ses films, en lançant un test début 2001 et en prenant une participation dans le capital du distributeur VOD MovieSystem. “

Les problèmes en suspens

” Je pense que les premières expériences probantes de VOD débuteront en 2003, aux Etats-Unis, pays où le taux de population connectée à haut débit est le plus significatif. Le problème pour l’instant est que les majors proposent leur seul catalogue. Or, le public raisonne par film, pas par studio à l’origine de la production (qu’il ignore la plupart du temps).Des chaînes de distribution, comme Blockbuster, ou des sites tels que entertainer.com (limité au seul public nord-américain), qui a passé un accord avec Vivendi Universal, pourraient s’affirmer comme les nouveaux canaux de diffusion numérique de films, en parallèle des circuits de la vidéo traditionnelle.Restera encore à déterminer la répartition des retombées financières entre layant droit et le distributeur…

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propos recueillis par Laurent Campagnolle