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Les FAI, fournisseurs de musique préférés des internautes

Un sondage présenté au MidemNet à Cannes lève le voile sur les aspirations des consommateurs concernant la musique en ligne.

Il fut un temps où la téléphonie mobile était vue comme l’eldorado de la musique numérique, grâce aux sonneries. En tout cas, pour les maisons de disques. En revanche, si on demande aux consommateurs, c’est moins évident.Samedi dernier à Cannes, au MidemNet, le cabinet d’études The Leading Question, spécialiste du marché de la musique, présentait un sondage, intitulé ‘ La voix des fans ‘, réalisé auprès de
1 300 amateurs de musique au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en France. Il apparaît que 46 % des répondants privilégient les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) comme fournisseurs principaux de musique dématérialisée. Les opérateurs
mobiles, eux, ont la faveur de… 5 % des répondants ! Et les constructeurs de mobiles, 3 %. Dommage pour BlackBerry, sponsor officiel cette année du MidemNet…Les FAI ont également la faveur des fans pour ce qui concerne la mise en place de services de musique illimitée par abonnement. On sent poindre ici le spectre de la licence globale, mais l’enquête n’aborde pas explicitement le sujet.Et puisque l’on parle d’abonnement, les fans ne sont pas réticents à prendre un abonnement lié à un artiste en particulier (pour avoir des informations, des contenus), mais pour 56 % des répondants, cela dépend du prix. Quant à ce
qu’ils en attendent, ce sont des titres exclusifs en MP3 (50 %), des billets de concerts à moitié prix (42 %) et un accès prioritaire à la réservation de places de concerts.Contrairement aux discours récurrents sur l’obsolescence du format de l’album ?” dématérialisé ou non ?” le sondage est moins catégorique : 88 % affirment aimer l’album (85 % parmi ceux qui paient
leurs téléchargement) quand 1 à 2 % seulement disent se contenter de téléchargements au titre.

68 % déclarent ne pas recourir au P2P

Alors que les pouvoirs publics espèrent faire passer une loi instaurant un mécanisme de riposte graduée pour lutter contre le piratage, The Leading Question ne pouvait pas laisser de côté le sujet. Le cabinet a ainsi demandé aux fans
s’ils avaient peur de se faire coincer pour partage de fichiers musicaux. Réponse de 68 % des interrogés : on ne le fait pas ! Admettons… A côté de cela, 10 % reconnaissent avoir peur de se faire attraper et 21 % ne
s’en inquiètent pas. La dissuasion semble mal partie…Cela dit, dans le cas ou un FAI enverrait une lettre d’avertissement, comme le projet de
loi Création et Internet le prévoit, 64 % des répondants disent qu’ils arrêteraient de partager des fichiers, et 27 % disent
‘ peut-être ‘. Si les mêmes personnes étaient menacées d’une suspension de leur abonnement (comme le prévoit le projet de loi), 76 % affirment qu’elles arrêteraient le partage de fichiers et 5 % ne changeraient
rien à leurs pratiques (27 % de ‘ peut-être ‘). Sauf que toutes ces questions sont posées à l’ensemble des répondants, y compris à ceux ne pratiquant pas le partage de fichiers, c’est-à-dire des gens qui ne recevront
jamais de lettre d’avertissement ou de menace de déconnexion (en théorie).Alors, The Leading Question les a posées aux adeptes déclarés du peer to peer. Là, la lettre d’avertissement à beaucoup moins d’effet : 41 % disent qu’ils arrêteraient d’utiliser ces réseaux. En revanche,
une menace de suspension d’abonnement aurait un effet dissuasif sur 63 %. Pas terrible vu la sanction et ce qu’elle implique, mais c’est toujours plus de la moitié.

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Arnaud Devillard