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L’épargne salariale pour retenir les talents

Les entreprises du secteur high-tech ont intégré l’épargne salariale dans leur politique de ressources humaines. Un plus pour recruter et fidéliser les profils rares.

Fidéliser et motiver les meilleurs talents, c’est ce qui constitue pour les dirigeants d’entreprises, tous secteurs d’activités confondus, le principal défi managérial et humain pour les trois prochaines années.C’est ce que confirme le premier baromètre de l’épargne salariale, réalisé par le cabinet Hewitt Associates, spécialisé dans le management RH, auprès de 102 entreprises représentant 50 % de la capitalisation boursière du CAC 40, et 45 % de celle du SBF 120.Un objectif qui va obliger les chefs d’entreprise à faire preuve d’imagination pour parvenir à galvaniser leurs troupes.Parmi les premières concernées : les sociétés du secteur high-tech qui, depuis de longs mois, doivent rivaliser entre elles dans une guerre des talents, qui se mène désormais à l’échelle internationale. Principale arme utilisée : l’épargne salariale.” En France, seulement 8 à 14 % du capital des entreprises dans les nouvelles technologies est détenu par les salariés, constate Thierry Conilh de Beyssac, directeur général de Hewitt France, contre plus de 14 % aux États-Unis. ” Un dispositif qui a toutes les raisons de se développer car “aucune banque ne peut offrir un système d’épargne aussi favorable : un abondement est versé par l’entreprise, les investissements sont défiscalisés, et les frais de gestion sont pris en charge par l’employeur  “, poursuit le consultant.

Vers la mutualisation

Contrairement aux stock-options, le salarié qui quitte l’entreprise peut conserver ses parts comme une valeur de fonds de portefeuille. Une technique qui pourrait même être étendue aux PME, puisque le texte proposé par le ministre de l’Économie, Laurent Fabius, prévoit une mutualisation interentreprises. Un dispositif qui devrait faire grimper le montant des encours gérés en matière d’épargne salariale. Ils s’élevaient déjà à environ 57 milliards d’euros au mois de juin dernier.Autre levier apprécié par les salariés : le Compte épargne temps (CET), qui concerne déjà 36 % des entreprises high-tech. ” Sa mise en place peut devenir un solide argument lors du recrutement des cadres, insiste Thierry Conilh de Beyssac. Et les sociétés commencent à communiquer sur le sujet. Avec une nécessité absolue : que les collaborateurs puissent effectivement utiliser le temps libre ainsi obtenu. “Si on s’intéresse à tous les secteurs d’activités, le nombre d’entreprise disposant de CET ” tombe ” à 32 %.Preuve supplémentaire de la particularité des compagnies high-tech, qui mettent la qualité des services fournis aux salariés en tête des priorités, dans leur choix de la société de gestion qui traitera leur épargne salariale.Dans les autres secteurs économiques, le premier souci reste les performances financières. ” Cette différence s’explique par la maturité des sociétés actives dans les nouvelles technologies qui sont dotées, depuis plus longtemps que les autres, d’un dispositif d’épargne salariale”, explique le patron de Hewitt Associates.Et qui savent donc que le gain financier n’est pas tout…
Un plus : l’abondement



































 Quel abondement annuel votre entreprise
verse-t-elle en moyenne par salarié ?  
 Entre 1 000 et 5 000 francs     57 % 
     
 Entre 5 000 et 10 000 francs     43 % 
     
 Supérieur à 10 000 francs     0 % 
 
L’abondement ?” la participation de l’entreprise à l’épargne salariale ?” se situe en général entre 1 000 et 5 000 francs. Des sommes qui vont avoir tendance à progresser, et peser dans les comptes des sociétés.But des entreprises : avant tout promouvoir une politique salariale























































































































































 Quels sont les objectifs qui vous guident dans la mise en ?”uvre de votre épargne salariale ?
 Objectifs     Priorité n?’1     Priorité n?’2     Priorité n?’3     Non Prioritaire  
                 
 Développer une politique de rémunération     73 %     9 %     0 %     18 % 
                 
 Associer vos salariés au capital     18 %     9 %     27 %     46 % 
                 
 Mettre à disposition un outil d’épargne à coût réduit     9 %     27 %     9 %     55 % 
                 
 Promouvoir votre image de marque grâce à une politique salariale innovante     0 %     18 %     36 %     46 % 
                 
 Défiscaliser l’intéressement     0 %     18 %     9 %     73 % 
                 
 Introduire un compte épargne retraite     0 %     9 %     0 %     91 % 
 
Evidemment, les intentions affichées par les entreprises sont pures. Et l’épargne salariale, qui améliore au passage leur ardoise fiscale ainsi que leur image de marque, est aussi présentée comme une possibilité d’associer les collaborateurs au capital de l’entreprise. Une approche moins risquée que les stock-options, autrefois adulées.
Source : Hewitt Associates, 2001.Les salariés regarderaient d’abord la performance du placement













































































































































































 Quelles sont, d’après vous, les principales attentes de vos salariés ? 
 Objectifs     Priorité n?’1     Priorité n?’2     Priorité n?’3     Non Prioritaire  
                 
 Performance des investissements     73 %     9 %     9 %     9 % 
                 
 Qualité et régularité des relevés de compte     9 %     18 %     9 %     64 % 
                 
 Capacité de conseil financier     9 %     9 %     9 %     73 % 
                 
 Transparence des commissions     9 %     9 %     0 %     82 % 
                 
 Accès en ligne à l’information      0 %     18 %     36 %     46 % 
                 
 Éventail des supports d’investissement     0 %     27 %     9 %     64 % 
                 
 Rapidité d’exécution des opérations souscription-rachat     0 %     9 %     27 %     64 % 
 
Fait rassurant : les salariés demandent en priorité à leur organisme de placement d’être le plus généreux possible. Une opinion qui tranche avec le choix des entreprises, dont les dirigeants déclarent choisir en priorité (55 %) le gestionnaire pour la qualité des services quil fournit aux salariés.
Source : Hewitt Associates, 2001.

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Nicolas Arpagian