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L’écosystème californien aura-t-il survécu à la crise ?

Ingénieurs, chercheurs et financiers se retrouvent volontiers sous le soleil de la Valley. Une lucrative diversité qu’il faut préserver à tout prix.

En Californie, on veut encore voir l’avenir avec un certain optimisme. “On assiste à une sorte de réorientation des énergies et des intelligences”, relève un rapport récent de la Joint Venture Silicon Valley (JVCS), une association régionale qui rassemble des entreprises, des représentants des autorités locales et des groupements civiques(*).La Valley est aujourd’hui la seule région des États-Unis (avec les environs de Boston) dans laquelle on trouve le mélange de talents et de structures capables de tirer parti, dans le même espace, des progrès de l’informatique et du potentiel de la biotechnologie. Cette dernière semble avoir élu pour capitale South San Francisco, une municipalité industrielle entre la ville de San Francisco et la Silicon Valley. On y trouve le siège de Genentech, une des plus grandes entreprises du secteur, qui a attiré autour d’elle plus de trente sociétés nouvellement créées.Après les semi-conducteurs, les ordinateurs personnels et internet, l’heure est donc à la biotechnologie. Et si elle parvient à se sortir une fois de plus de l’impasse, ce sera la quatrième fois en un peu plus de cinquante ans que la Silicon Valley aura dominé une vague d’innovation.La région doit sa force d’attraction à l’exceptionnelle concentration de chercheurs, d’ingénieurs et de financiers. La folie dot-com a également laissé derrière elle un héritage non négligeable. C’est en effet aux sociétés internet que l’on doit la popularisation de l’usage du courrier électronique, dans les entreprises comme dans la vie privée, la possibilité de réaliser ses achats en ligne, une toile de plus en plus sophistiquée et une main d’?”uvre particulièrement qualifiée. Le réseau des réseaux sera bientôt présent partout, “exactement comme en appuyant sur un bouton on a de l’électricité partout “, peut-on encore lire dans le rapport de la Joint Venture Silicon Valley.

Le berceau de l’innovation

En outre, pour ses auteurs, “le vrai secret, c’est que la Silicon Valley est un terreau spécial pour l’innovation et la capacité d’entreprendre. […] Des réseaux denses et la proximité géographique encouragent l’interaction face-à-face”, qui permet d’échanger des idées et de faire des affaires. Cela ressemble à ce que l’on peut trouver dans la finance à Londres, Manhattan ou Hong Kong, et, pour le cinéma, à Hollywood. “C’est pourquoi, poursuivent-ils, le c?”ur de la création économique (là où il y a de l’action) continuera à être lié au lieu.”

Vivre mieux pour s’enrichir

Et dans la Silicon Valley, la géographie est un atout majeur, même si la région a souffert de ses propres succès. Le boom des affaires a rendu nécessaire l’appel à la main d’?”uvre non californienne, ce qui a contribué à faire grimper massivement le coût de la vie dans la Bay Area. Parallèlement, la qualité de vie a décliné, ce qui a fini par se savoir. “La santé économique de la région dépendra de sa santé sociale, ce qui implique une éducation de qualité, des logements accessibles et la mobilité sociale de la population”, conclut le document de la JVCS.Et d’esquisser une audacieuse proposition. Selon le rapport, la Silicon Valley doit son succès à un écosystème assurant une véritable qualité de vie : “Plus une économie repose sur l’innovation, plus l’infrastructure sociale qui la soutient est importante.” Ce n’est donc plus seulement dans les microprocesseurs ou dans les modèles d’affaires qu’il faut innover, mais très spécifiquement “sur le lieu de travail et dans la société, les institutions, la culture et le cadre politique et juridique”.Il reste encore beaucoup à faire pour préserver le futur de la Valley. D’autant que d’autres régions du monde sont prêtes à prendre la relève pour mieux enfourcher la quatrième vague ou les suivantes.(*) http://www.jointventure.org/resources/2002Index/2002Index.pdf

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FP