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Le Syntec relance le débat social

Deux ans après le contrat de mission, la fédération Syntec publie un nouveau document de position. Moins polémique, ce dernier ouvre des pistes pour les cinq prochaines années.

Vous souvenez-vous du contrat de mission ? En décembre 2003, la fédération Syntec et la Chambre de l’ingénierie et du conseil de France (CICF) publiaient son fameux document de position sur l’emploi. Les principales
propositions visant à fluidifier le marché du travail avaient, à l’époque, suscité une levée de boucliers chez les syndicats.Un peu plus de deux ans après, le fond comme la forme ont changé. Datée de mars,
la nouvelle mouture, qui se veut ‘ une vision prospective à cinq ans des métiers de la
branche ‘,
paraît plus politiquement correcte. Et si Syntec reprend un certain nombre de ses marottes, l’essentiel du contenu devrait alimenter le plan de travail des prochaines commissions paritaires.
‘ Entre provocations et dialogue social, une convergence est possible ‘, estime la F3C CFDT.Régis Granarolo y voit, lui, ‘ un catalogue d’intentions, une opération marketing, avec peu d’engagements concrets et beaucoup de contradictions ‘. Le président du Munci
pointe notamment du doigt le discours équivoque de Syntec entre la recherche d’une plus grande flexibilité et, à l’opposé, la volonté de sécuriser l’emploi avec, entre autres, une vision prévisionnelle de la gestion des
compétences. D’une vingtaine de pages, le document sépare les actions qui ressortent du patronat et celles qui relèvent de la négociation. Ce document s’articule autour de trois grands thèmes.

Renforcer l’attrait du secteur

Face à la désaffection des étudiants pour les filières scientifiques, plusieurs axes sont évoqués : sensibiliser les élèves dès le collège, s’impliquer dans le contenu des programmes pédagogiques (Pasc@line), valoriser
l’apprentissage et favoriser la diversité (‘ Nos quartiers ont du talent ‘, Prix Excellencia).

Inciter les salariés à se former

Créé en 1999, l’OPIIEC, l’observatoire de la branche, se trouve enfin en ordre de marche. Plusieurs études ont été lancées, dont une sur le métier ‘ à risque ‘ d’analyste-programmeur.
‘ A partir des évolutions du métier, il s’agit de définir les besoins en formation, en professionnalisation, voire en requalification ‘, détaille Alain Donzeaud, président de la commission des
affaires sociales et de la formation de Syntec.Le document entend également valoriser l’entretien professionnel, sécuriser les parcours professionnels et inciter les salariés, ‘ cogestionnaires de leur capital compétences ‘, à se
former tout au long de la vie.

Favoriser le retour à l’emploi

Le document reprend à son compte le ‘ CDD senior ‘, un contrat à durée déterminée renouvelable de dix-huit mois pour les plus de 57 ans, récemment adopté au niveau gouvernemental. De même, Syntec voudrait
ouvrir les contrats de professionnalisation aux plus de 45 ans, aux personnes handicapées et aux doctorants. Ce à quoi Régis Granarolo réagit : ‘ Il est paradoxal de vouloir dispenser des formations de longue durée à
des seniors, par nature très compétents. Qui plus est, il s’agit de contrats sous-payés, pris en charge par l’Etat, pouvant créer les conditions du dumping social. ‘
Les femmes de retour de congé parental ou maternité pourraient, quant à elles, bénéficier d’une période de professionnalisation. Par ailleurs, Syntec souhaite ouvrir le débat sur le télétravail
 ?” ‘ sur la base du volontariat ‘ ?” et toiletter la convention collective en intégrant les multiples avenants. Enfin, il poursuit son action de lobbying en faveur des TPME
 ?” ‘ gisements d’emplois largement sous-exploités ‘ ?”, pour aboutir à un Small Business Act à la française.

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Xavier Biseul