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Le roi du spyware doit rendre des comptes

Les éditeurs Seismic et SmartBot proposent des outils contre les logiciels espions, alors qu’ils sont eux-mêmes à l’origine de certains spywares diffusés sur le Net. Une agence fédérale américaine veut mettre fin à ces
pratiques.

D’abord créer une menace dont il est impossible de se débarrasser seul. Puis proposer une solution à cette même menace. La man?”uvre fleure bon le racket. Et vaut à un éditeur de logiciels espions (ou
spywares) d’être traîné en justice par la FTC (Federal Trade Commission), l’agence fédérale américaine de protection des consommateurs.Les sociétés mises en cause ont pour nom Seismic Entertainment Productions et SmartBot.Net, l’une et l’autre dépendant d’un même homme, du nom de Sanford Wallace. L’une et l’autre se présentent aussi, officiellement, comme des éditeurs
de logiciels anti-spywares. Mais sont, en réalité, spécialisées dans la pollution des ordinateurs.Le texte de la plainte déposée par la FTC est éloquent. Seismic et SmartBot ont mis en place, raconte l’agence, des sites inoffensifs à première vue, mais contenant des codes malicieux capables d’exploiter les failles de sécurité
d’Internet Explorer.Un PC mal protégé passant sur l’un de ces sites sera alors automatiquement infecté. D’abord par des logiciels comme WinFetcher ou Clearsearch, qui vont faire apparaître en permanence des fenêtres publicitaires sur la machine, changer
les résultats des recherches Internet et établir des passerelles avec un serveur, qui pourra alors télécharger de nouveaux logiciels espions, comme VX2 et Ezula. Ces derniers enregistrent tout ce que fait l’internaute, par exemple les sites qu’il
visite ou les informations qu’il rentre dans des formulaires en ligne. Le tout, bien sûr, sans le prévenir.Si Seismic et SmartBot diffusent ces poisons, c’est pour mieux en commercialiser l’antidote, sous la forme d’un anti-spyware, Spy Deleter. Une fois votre PC infecté, ces deux sociétés feront en effet surgir des pop-up proposant de vous
débarrasser, pour trente dollars, des logiciels qu’ils ont installés en catimini. Bien évidemment sans préciser que la nuisance et le remède ont la même origine.La FTC vient donc de porter plainte contre ces pratiques, demandant à la justice de les faire cesser. Les spywares sont d’ailleurs sous le feu de l’action publique fédérale puisque les parlementaires américains sont actuellement en
train de faire passer des
lois bannissant ces outils. En choisissant SmartBot et Seismic, la FTC attaque une cible très emblématique : Sanford Wallace.Selon l’encyclopédie en ligne Wikipedia, ce monsieur s’est en effet vu décerner le peu enviable titre de ‘ roi du spam ‘ à la fin des années 90. Une majorité des e-mails non sollicités provenait alors de
sociétés contrôlées par Sanford Wallace. Qui, auparavant, s’était fait une spécialité de polluer le fax. Et se retrouve cette fois mis à lindex par la FTC pour ses spywares.

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Ludovic Nachury