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Le renforcement des contrôles sur la cryptologie affaiblirait la sécurité

Les récents attentats perpétrés aux États-Unis poussent le Congrès américain à relancer cette polémique.

” Réimposer dans l’urgence des contrôles sur la cryptologie serait une décision tragique “, a martelé le créateur de PGP, Philip Zimmermann, lors de la récente conférence ISSE 01 (Information Security Solutions Europe) à Londres. D’autant qu’en tout état de cause, la loi en vigueur outre-Atlantique entretient déjà un flou juridique quant à l’inspection que peuvent exiger les autorités du code source des éditeurs, comme le font remarquer certains, un brin ironiques.La prise de position de Philip Zimmermann intervient au moment où le Congrès incrimine la facilité d’accès à la cryptologie forte dont auraient profité les terroristes. En réponse, il pousse pour l’intégration aux produits de cryptologie de portes dérobées (backdoors) qui faciliteraient les interceptions par les agences de renseignements.

Un débat qui a déjà été tranché

Pourtant, ce débat qui a fait rage tout au long des années 90 semblait déjà avoir été tranché. Et Philip Zimmermann de rappeler que, ” à l’époque, l’ensemble des acteurs concernés avaient décidé que la libéralisation de la cryptologie ferait plus de bien que de mal ; en contrepartie, le FBI a bénéficié de crédits supplémentaires “.De leur côté, les éditeurs européens soulignaient à ISSE les risques inhérents aux portes dérobées. Selon eux, ces mécanismes risqueraient d’affaiblir davantage l’infrastructure de sécurité de l’Occident qu’ils ne la renforceraient. Et ce, d’autant plus qu’en face, les terroristes continueront à être mieux armés. ” Des organismes avec peu de moyens sauront développer des produits de sécurité solides, grâce notamment aux ressources disponibles sur l’Internet “, souligne ainsi le cabinet Lexsi.

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Samuel Cadogan