Le dégroupage, sésame du haut débit
Les opérateurs alternatifs sont dans les starting-blocks. Mais France Telecom fait toujours barrage.
"Nous devons être réalistes. " Olivier Huart, directeur général de la branche fixe de Cegetel ne décolère pas. Trois ans après avoir revendiqué le titre de premier opérateur alternatif global face à France Telecom, Cegetel revoit à la baisse ses ambitions sur l'un des secteurs les plus prometteurs : l'accès internet à haut débit.Il n'est plus question d'attaquer le marché grand public, mais plutôt de se replier sur les entreprises. Premier responsable de ce virage stratégique, France Telecom, qui négocie les conditions d'accès à son réseau local (dégroupage). Mais aussi l'Autorité de régulation des télécommunications (ART), qui n'irait pas assez loin dans ses décisions en faveur d'une ouverture rapide de l'accès à la boucle locale, l'accès direct aux abonnés.La France n'échappe pas au débat qui agite les autres pays européens soumis à la déréglementation totale des télécommunications, depuis le 1er janvier 1998. Pour le gouvernement comme pour la Commission européenne, cette dérégulation constitue un enjeu politique et économique majeur.En permettant aux opérateurs de télécoms d'accéder au réseau local, le gouvernement souhaite développer et démocratiser l'usage d'internet. Quant à l'Europe, elle invite les États membres " à ?"uvrer en vue d'introduire une concurrence accrue au niveau du réseau d'accès local avant la fin de l'an 2000 et de dégrouper les boucles locales pour permettre une réduction substantielle des coûts de l'utilisation d'internet ".Mercredi 4 avril, Erkki Liikanen, commissaire européen en charge des nouvelles technologies, devait livrer un état des lieux du dégroupage en marge du conseil des ministres des télécommunications, au Luxembourg.
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