Passer au contenu

Le conseil se nourrit encore d’e-business

Les consultants en management et en organisation gardent le moral. Malgré la crise, leurs clients poursuivent leurs projets high-tech.

L’e-business a le vent en poupe auprès des cabinets de conseil en management et en organisation. Et “ la mauvaise conjoncture ne change rien dans le fond“, précise Alain Donzeaud (*), président du Syntec Conseil en management, syndicat dont les adhérents représentent la moitié du marché français, avec un chiffre d’affaires de près de 2,13 milliards d’euros (14 milliards de francs). Même s’il admet que les projets seront peut-être retardés, le responsable du syndicat partage l’optimisme de ses adhérents. Selon une enquête du Syntec, réalisée au printemps 2001, 31 % de ses adhérents prévoient une croissance du marché de l’e-business supérieure à 10 % et deux tiers tablent même sur une hausse de 15 %. “Début 2000, nous avons sensibilisé nos membres à l’e-business, explique Alain Donzeaud. La préoccupation était alors de savoir comment le conseil allait s’organiser avec des sociétés internet qui allaient prendre des parts de marché. En 2001, le secteur s’est structuré et les entreprises semblent prêtes à développer des grands projets e-business.” Les sociétés de conseil se sont donc organisées en conséquence.

RH, finances et logistique

Deux tiers ont noué des partenariats avec des entreprises spécialisées dans le design ou la relation client ; d’autres ont opté pour la création d’un département spécifique. Mais, surtout, elles ont revu leur façon de travailler. “ Elles ont dû faire preuve d’une plus grande réactivité pour mettre en place des missions plus vite, avec des cadres de travail plus souples, explique Francis Hintermann, directeur des études stratégiques d’Accenture, qui a mené l’étude pour le Syntec. Il n’y a plus forcément de rapports écrits pour suivre pas à pas un projet mais davantage de processus oraux “.Parmi les segments de marché porteurs dans l’e-business, les grands process de l’entreprise (ressources humaines, finances, chaîne logistique, etc.) arrivent en tête pour 68 % des adhérents, devant la conduite de changement. Autre créneau particulièrement prisé par les entreprises, selon l’étude, la gestion de la relation client, devant l’e-procurement, la gestion des achats en ligne. Ainsi, chez GFI Consulting, huit missions sur dix concernent les process et 20 % la stratégie. Dans les deux ou trois prochaines années, cette société entend réaliser 30 % de chiffre d’affaires sur la gestion de la relation client. “ Les entreprises ont intégré le fait qu’il fallait chouchouter les clients “, assure Fadi Khater, associé en charge de l’e-business et de la relation client chez GFI. Pour mener l’ensemble de ces projets, deux experts se sont spécialisés sur ces questions mais tous les consultants ont été formés en interne à l’e-business.D’autres activités comme l’e-RH et la formation à distance restent à la traîne. “Ce sont des segments émergents, précise Francis Hintermann. Les entreprises sont au stade de la découverte, même si certaines ont déjà mis en place des outils. ” Le Syntec Conseil en management a aussi profité de cette enquête pour sonder ses adhérents sur la création d’un ” Observatoire de l’e-conseil ” qui devrait voir le jour avant la fin de l’année. Lieu d’échange d’expériences sur l’évolution concurrentielle, il pourrait être un précieux indicateur sur les attentes des clients.
(*) Alain Donzeaud est aussi directeur général adjoint de Cap Gemini Ernst & Young.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Sandrine Chicaud