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Le comparateur d’assurances vie de l’Afer fermé par la justice

Condamnée pour publicité comparative illicite, l’association d’épargnants Afer bloquera la mise en ligne de son comparateur le 19 octobre. Mais elle ne s’avoue pas vaincue.

‘ Vous n’avez plus que quelques jours pour consulter notre comparateur. ‘ Diffusé à la radio cette semaine, le nouveau message publicitaire de l’Association française d’épargne et de
retraite (Afer) ne manque pas de malice. L’Afer vient en effet d’être condamnée, le 11 octobre dernier, pour publicité comparative illicite. En cause : son comparateur de frais et de rentabilité d’assurances vie
accessible sur Internet. Le TGI de Strasbourg a notamment ordonné sa fermeture ‘ sous huitaine ‘, un sursis que l’Afer compte bien
exploiter jusqu’à la dernière minute.Le site était destiné à comparer le coût global d’une vingtaine de contrats d’assurances vie (chez Axa, Gan, Macif, Société Générale…), à la manière du TEG (taux effectif global) qui permet de confronter des crédits, et selon
différents scénarios. Une idée plutôt louable si elle n’émanait pas, justement, d’un vendeur d’assurances vie : les propres offres de l’Afer arrivaient trop souvent en tête de liste, du moins au goût de ses concurrents.

Ajuster les critères de comparaison

Particulièrement remontée, l’Association générale interprofessionnelle de prévoyance (Agipi) a saisi la justice, en contestant la méthodologie comparative utilisée par l’Afer. ‘ Nous nous sommes basés sur les
frais indiqués dans les conditions générales publiques des contrats. On nous reproche de ne pas tenir compte des négociations pratiquées sur le terrain alors qu’elles sont rarement publiques, par définition !,
plaide Nathalie
d’Imbleval, chargée de communication à l’Afer. Quant au fait que nos contrats arrivent en tête, cela n’arrive que cinq fois sur douze, et en toute objectivité. ‘Selon l’association, ses arguments n’ont pu être entendus par le juge suite à un couac d’organisation entre les avocats des deux parties. Sans débat contradictoire, sa condamnation était inévitable, mais l’Afer compte bien faire appel.
Elle tente par ailleurs d’obtenir le soutien de l’UFC-Que Choisir et se dit prête à améliorer son comparateur, en y intégrant par exemple des critères qualitatifs, tels que ‘ jusqu’à quand et comment sont rémunérés les
capitaux-décès ? ‘
L” affaire ‘ Afer n’est pas sans rappeler
les déboires du groupe Leclerc et de son comparateur Quiestlemoinscher.com, qui avait provoqué la colère de ses concurrents. Egalement interdit par décision de justice en
juin 2006, ce comparateur de prix avait été
remis en ligne quelques mois plus tard, après avoir subi quelques modifications. Les deux affaires montrent, en tout cas, qu’en matière de comparatifs, mieux vaut ne pas être juge et
partie.

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Julie de Meslon