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Le Cigref veut fonder une union européenne des DSI

Le Club informatique des grandes entreprises françaises tente d’étendre son propre modèle.

Suisses, Allemands, Belges, Français, Italiens, Espagnols et même Anglais. Quelque quatre-vingts DSI de grands groupes européens ont participé à la première conférence EuroCIO organisée à l’initiative du Club informatique des grandes entreprises françaises (Cigref), les 29 et 30 novembre. C’est peut-être une communauté de décideurs informatiques d’envergure européenne qui se met en place. Objectif avoué : combler le manque de structure d’échange de bonnes pratiques sur le Vieux Continent. Objectif sous-jacent : créer une association pouvant opposer à l’industrie informatique une force de taille significative.

Il n’existe quasiment plus de projet purement national

“Il n’y a pas d’équivalent du Cigref ailleurs en Europe”, rappelle Patrick Giraudeau, administrateur du Club chargé des dossiers internationaux et DSI de LVMH. Ce coup d’essai a permis de tester, en grandeur réelle, la viabilité d’un tel projet. Cinq ateliers ont réuni chacun une quinzaine de ces décideurs technologiques. Ils ont défriché les thèmes jugés les plus importants : les meilleures pratiques pour les projets de systèmes d’information européens, l’organisation des systèmes d’information multinationale et/ou globale, les télécoms et la sécurité, la gestion des compétences et des ressources et, enfin, le commerce électronique.L’EuroCIO a exhumé une évidence parfois oubliée des grandes entreprises : il n’y a quasiment plus, de projet purement national. “Peu de groupes possèdent une organisation paneuropéenne”, explique Patrick Giraudeau. Les systèmes d’information de niveau international sont donc difficiles à contrôler, notamment du point de vue humain : “Les contraintes, qu’elles soient culturelles ou lingustiques, sont complètement différentes selon les pays.” Les DSI européens manquent de relais d’information sur les marchés et les usages locaux, surtout s’ils se situent dans le cadre d’entreprises centralisées. Ce Club informatique des grandes entreprises européennes trouve, ici, l’une de ses principales justifications.

Associer les instances européennes au projet

Même si les délégations française et allemande ont été largement majoritaires, le Cigref reste confiant sur l’avenir de l’EuroCIO. Du moins en tant que rassemblement annuel. Plusieurs axes de densification du réseau entre les DSI européens sont d’ores et déjà envisagés. D’une part, attirer davantage de représentants latins (Italie et Espagne), d’autre part, intégrer les instances européennes à la démarche. La présence de Robert Verrue, directeur général de la société de l’information à la Commission européenne, a noué un premier lien avec les services d’Erki Liikanen(*).“Nous devrions aboutir à une solution institutionnelle dans le courant 2002, y compris les ressources financières, prévoit Jean-Pierre Corniou, président du Cigref et DSI de Renault. A l’heure actuelle, 98 % des DSI présents à l’EuroCIO sont prêts à payer la cotisation.”(*) Commissaire européen aux entreprises et à la société de l’information.

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Philippe Billard