Passer au contenu

Le Cebit à l’heure des terminaux intelligents

Le téléphone portable qui ne sert ” qu’à ” téléphoner va devenir obsolète. L’heure est au ” smartphone “, tour à tour assistant numérique, baladeur, appareil photo, caméra et console de jeu.

Nokia, Ericsson, Samsung, Sharp, Toshiba, Alcatel… La liste est longue des exposants qui proposaient au Cebit, à Hanovre, des téléphones multifonctions, dits ” téléphones intelligents ” (smartphones). Tous sont persuadés que la transmission de la voix ne sera bientôt qu’une possibilité parmi d’autres.
L’association GSM estime que, au Japon, 55 % des revenus des services à valeur ajoutée pour les portables viennent notamment d’activités ludiques. En Finlande, l’envoi de textes courts (SMS) et de logos représente 60 % des revenus de cette même catégorie de services à valeur ajoutée. Ces SMS ont en effet connu un engouement tout à fait inattendu, surtout chez les jeunes utilisateurs : 15 milliards de messages courts auraient été envoyés chaque mois sur le dernier trimestre 2000 ?” cinq fois les estimations des industriels, selon l’association GSM. Les 14-25 ans en étant particulièrement friands, certains opérateurs fournissent même le clavier à adapter au téléphone pour envoyer ces fameux textes. La nouvelle mode : envoyer des petits dessins ou des mélodies. Le cabinet de consultants high-tech Strategy Analytics (SA) estime les revenus de ce ” marché dominant ” à quelque 450 milliards de dollars (504 milliards d’euros) en 2005. Les jeux en ligne constituent aussi une manne non négligeable. “En 2005, quatre utilisateurs de téléphones portables sur cinq utiliseront des jeux, ce qui pourrait représenter un chiffre d’affaires de 6 milliards de dollars “, selon SA. Conscients de l’ampleur du marché, Ericsson, Siemens et Motorola ont décidé de créer ensemble une plateforme de développement commune pour les jeux sur téléphones portables.Autre croisement fructueux : le téléphone et le PDA (Personal Digital Assistant). Les développeurs de smartphones cherchent à récupérer une partie du marché, en pleine explosion, des assistants numériques. Et chaque acteur s’en rapproche suivant ses compétences : Compaq équipe son Ipaq d’une carte permettant de téléphoner. Ericsson augmente la taille de ses écrans et ajoute à ses téléphones les fonctions d’agenda. Samsung s’est associé à Palm pour sortir un smartphone fonctionnant sous Palm OS. Et Ericsson, Nokia, Motorola, Psion et Matsushita se sont réunis autour du consortium Symbian, qui réalise une plateforme logicielle basée sur le système de Psion, Epoc, pour les téléphones de la prochaine génération. Cette stratégie devrait payer : selon le cabinet IDC, les assistants personnels ont représenté, l’année dernière, 78 % du marché des assistants numériques intelligents, et les téléphones intelligents, 4 %. En 2004, les smartphones monteront à 38 %, contre 53 % pour les assistants personnels simples.Les avancées technologiques importantes réalisées sur les batteries, les écrans et les débits de transmission augmentent les possibilités. Le téléphone baladeur de Nokia en est un exemple. Après le son, l’image : Sharp et Toshiba, proposent un portable qui prend des photos qu’il est possible d’envoyer par e-mail. Mieux encore, les films arrivent sur le mobile : STMicroelectronics vient d’intégrer une minicaméra sur des portables ou des PDA. Mais, il reste une question cruciale sur laquelle planchent tous les opérateurs actuellement : le mode de rémunération.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Agathe Remoué, à Hanovre