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Latifa Taleb, spécialiste de l’échange vocal homme-machine

Ergolinguiste, elle soigne les dialogues des services de reconnaissance vocale télécoms. C’est elle qui facilite la conversation orale entre l’homme et l’ordinateur.

La technologie de reconnaissance de la parole, qui permet à la machine de comprendre et de traiter des informations fournies oralement, prend son essor avec les services télécoms: annuaire et portail vocaux, messagerie à commande vocale, standard automatique. Le téléphone reste le premier outil d’accès à l’information… et la parole semble être le moyen le plus intuitif de s’abstraire de la difficulté du clavier ?” surtout avec l’usage du mobile. Pourtant, confronté pour la première fois à un tel service, l’appelant est désorienté et “bloqué” pour parler à une voix enregistrée ou de synthèse. “La technologie est sophistiquée, fruit d’une recherche très longue en laboratoire, explique Latifa Taleb, ergonome du dialogue chez Telisma. mais elle doit paraître simple à l’utilisateur pour qu’il l’adopte. Mon rôle est de le prendre par la main grâce à une ergonomie conviviale et directive.” La fréquence d’appel est un élément primordial. “Très vite, l’usager va devenir expert, car le parcours est balisé. Il mémorisera son arborescence, les mots-clefs, coupera la parole à la machine et anticipera pour accéder rapidement à ses cours de Bourse.”

Promouvoir la voix dans l’univers des télécoms

Embauchée l’été dernier chez Telisma, société dont la vocation est de promouvoir la voix comme interface privilégiée dans les télécoms, Latifa aime la dimension pluridisciplinaire de ses missions. “J’interviens en avant-vente avec les commerciaux auprès des clients. Il y a les entretiens et les tests avec les utilisateurs, et la description détaillée de l’interface à proposer aux développeurs pour créer une application réalisable.” Ce sont là les tâches “classiques” de l’ergonome, auxquelles s’ajoutent des compétences rares liées au dialogue vocal, fruits d’un DEA en linguistique. “Je travaille avec des phonéticiens, des spécialistes de la reconnaissance de la parole… Mais aussi en studio d’enregistrement avec des comédiens chargés de lire mes dialogues, ou avec des musiciens qui composent les virgules sonores servant de repère à l’utilisateur. Il faut soigner la perception, qui est le biais essentiel de la navigation vocale.” Même si elle sait que son métier est de plus en plus reconnu, Latifa Taleb l’apprécie surtout pour son côté didactique. La consultante ne se lasse pas d’expliquer toutes les considérations des facteurs humains qui en font sa richesse.

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Bertrand Bourgine