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Lagardère planche sur un kiosque à journaux numériques

Le n?’1 mondial de la presse prépare un système de vente de magazines, diffusés sous forme numérique sur le Web. Il démarche d’autres éditeurs pour alimenter son kiosque.

Vieux serpent de mer des nouvelles technologies, le concept de magazine électronique pourrait bien devenir réalité en France. C’est en tout cas l’ambition du groupe Lagardère, qui a confié cette mission à sa filiale Hachette
Distribution Services (enseignes Relay, franchise de magasins Virgin…).La mission est délicate mais pas impossible : les internautes français commence à accepter que tous les contenus en ligne ne soient pas gratuits. Autant en profiter pour leur proposer de payer pour télécharger l’intégralité d’un
magazine, sous forme numérique, à consulter tranquillement sur un PC. Et tant qu’à faire, pourquoi ne pas leur fournir au travers d’un site unique, transposition sur le Web de nos bons vieux kiosques à journaux.Si Lagardère souhaite défricher le marché, c’est parce qu’il détient 262 titres de presse à travers le monde, ce qui en fait le premier éditeur mondial. En France, sa branche presse Hachette Filipacchi Médias (HFM) comprend
notamment Télé 7 jours, Auto Moto, Elle, Parents ou Maximal.Bien que des titres du groupe soient distribués numériquement aux Etats-Unis, Lagardère ne gère pas leur diffusion. Celle-ci est prise en charge par des prestataires qui ne viennent généralement pas du monde de l’édition ou de la
distribution. C’est le cas de
Zinio, qui propose sur son site des dizaines de journaux en abonnement, pour diffusion numérique ou papier. ‘ En France, la problématique est différente car l’achat en kiosque est
beaucoup plus important qu’aux Etats-Unis. Nous sommes le seul grand acteur de la distribution de presse à nous lancer dans le secteur ‘,
souligne Sébastien Bégel, codirigeant de Hachette Distribution Services Digital (HDS
Digital), filiale créée il y a un mois pour développer cette stratégie numériquee.Surtout, le groupe a pu constater l’efficacité rapide du concept aux Etats-Unis, où le nombre d’abonnements aux versions électroniques des journaux grimpe en flèche : ‘ Pour certains titres dans le secteur de
la high-tech, du charme ou des adolescents, 15 à 20 % des abonnements ont été convertis au mode numérique, en quelques mois seulement ‘,
explique Sébastien Bégel.

Un lecteur avec DRM

Le kiosque numérique de HDS, qui devrait être lancé avant la fin de l’année, ne sera pas limité aux titres du groupe. HDS Digital est en train de démarcher d’autres éditeurs. Les fichiers numériques des magazines, dont se servent déjà
les imprimeurs papier, seront directement transmis à Immanens, une autre filiale de HDS. Immanens gèrera la partie technique du projet : diffusion des contenus sur le Web, paiement (vente au numéro, d’autres formules étant à l’étude) et
fourniture du logiciel nécessaire pour ‘ lire ‘ son journal numérique. Du même acabit que le lecteur que propose Zinio, ce logiciel permettra à l’utilisateur de gérer ses magazines, de les lire à travers une interface
conviviale (feuilletage virtuel page à page, zoom…).Bien sûr, le lecteur intègrera un système de gestion de droits numériques (DRM), pour contrôler l’utilisation des contenus. Leur format sera propriétaire et permettra d’agrémenter le texte de vidéos ou de sons.
‘ Le système est basé sur le DRM d’Adobe ‘, précise Sébastien Bégel. Une sécurité qui devrait séduire les éditeurs de presse, dont certains se sont déjà trouvés confrontés au
piratage de leur contenu.Les magazines numériques seront dabord conçus pour une utilisation sur PC. Mais HDS Digital réfléchit déjà à leur portabilité sur clé USB, par exemple, ou sur divers terminaux mobiles. De leur côté, les constructeurs comme
Sony sont prêts à déterrer leurs anciens prototypes de terminaux dédiés à la lecture de livres ou de presse électronique.

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Julie de Meslon