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L’accès illimité à Internet reste une utopie

Pour démocratiser Internet grâce à l’accès illimité, les fournisseurs réclament la fin du monopole de France Télécom sur la boucle locale.

Le 17 juillet, le fournisseur d’accès britannique Lineone annonçait qu’il mettait fin à son offre d’accès illimité au motif que le modèle était ” financièrement insoutenable “.En France, certains fournisseurs qui se sont lancés dans l’aventure de l’accès illimité avec communications téléphoniques incluses ont également connu des déboires. Et leurs abonnés avec eux. Principal incriminé : France Télécom, accusé de facturer trop cher la connexion à la boucle locale, lien indispensable avec l’abonné.essuyé les plâtres en France au printemps. Son offre d’accès illimité pour 199 francs par mois n’avait tenu que quelques jours.” La demande a été si forte que le service était déplorable. Nous avons préféré arrêter. Dans les conditions actuelles, il faudrait que les abonnements illimités tournent autour de 400 francs pour être rentables pour le fournisseur “, soutient Jean-Michel Soulier, directeur général de World Online. ” Mais je continue à penser que le succès d’Internet en France passe par l’accès illimité. Il faut que France Télécom nous propose des facturations qui ne soient pas à la minute. Dans tous les pays européens, les opérateurs historiques cherchent des solutions. “Chez AOL, on soupire aussi que l’idéal serait un forfait téléphonique comme aux Etat-Unis et, tout en constatant que France Télécom a été sommé de mettre en place le dégroupage au plus vite, on note que les techniques pour faire traîner les choses ne manquent pas.

Chez OneTel, illimité signifie 100 heures

L’échec le plus récent est celui de OneTel, un opérateur télécom qui a lancé en mai une offre Internet trop bonne pour être vraie : pour 149 francs par mois, les abonnés devaient bénéficier de connexions illimitées, 7 jours sur 7. Stupeur donc le 21 juillet, lorsque ceux qui avaient dépassé 100 heures dans le mois se voient couper le service.” C’est une rupture de contrat illégale et nous allons assigner OneTel s’il ne rétablit pas le service à ces abonnés “, menace Pierre-Alexandre Voye de l’Association des internautes médiateurs ( Adim). Elle a par ailleurs saisi l’ART.L’Adim note que les fournisseurs imposent souvent des restrictions sur leur abonnement ” illimité ” : connexion illimitée seulement en soirée (World-net) et inaccessibilité de certains services gourmands en temps, comme le jeu en ligne ou le dialogue en direct (Freesurf). Dans le cas de OneTel, l’abonné doit s’engager à utiliser cet opérateur pour ses communications téléphoniques.Faisant écho aux propos d’AOL, Pierre-Alexandre Voye ajoute : “France Télécom, qui se présente comme une Net compagnie, bloque la situation. La loi qui instaure le dégroupage devrait améliorer les choses, mais on peut compter sur France Télécom pour retarder son application.”

Oreka, un support d’annonceurs plus qu’un opérateur

Oreka est déterminé à ne pas se faire piéger par les mots. “Notre accès est complètement gratuit mais pas illimité. S’il l’était, les abonnés resteraient connectés tout le temps, bloquant les réseaux”, déclare David Bitton, le PDG d’Oreka qui offre 18 heures de connexion entièrement gratuites par mois.Dès son lancement fin mai, le fournisseur a été pris d’assaut. Il compte aujourd’hui 160 000 abonnés actifs et en accepte 2 000 nouveaux tous les jours, alors que 8 000 nouveaux venus frappent à la porte quotidiennement.” Financièrement, notre modèle est bon car nous n’avons pas eu de coûts de recrutement et nos coûts de structure sont minimes, puisque nous ne fournissons pas de contenu. D’autre part, l’équipe dirigeante est issue du monde des télécoms et nous sommes de bons acheteurs “, explique David Bitton.Quant aux revenus d’Oreka, ils proviennent essentiellement de la publicité avec des outils de personnalisation des bandeaux particulièrement ciblés qui procurent un retour sur investissement plus élevé et donc des revenus publicitaires plus importants.” Nous sommes un support d’affichage, plus qu’un fournisseur “, reconnaît David Bitton.Dans le genre entièrement gratuit, mais limité dans le temps, LibertySurf a également lancé à grand renfort de publicité, un forfait mensuel de quatre heures entièrement gratuites, une offre valable… jusqu’au 31 août.

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Isabelle Boucq