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La télédistribution, ou la longue marche vers l’automatisation

Mettre à jour et assurer la maintenance du parc informatique et logiciel devient une mission de plus en plus périlleuse et coûteuse. Les applications de télédistribution sont alors d’un grand secours pour l’administrateur.

Combien coûte réellement un ordinateur ? Cher, très cher, trop cher ! Surtout si l’on y inclut les frais de maintenance et d’exploitation. Le directeur financier n’a d’yeux que pour la ligne du total inscrite au bas du chapitre Dépenses informatiques. L’administrateur, lui, doit toujours dépenser plus d’énergie et faire preuve de plus d’ingéniosité pour maintenir à niveau un parc sans cesse en renouvellement.

Précieux atouts, ces logiciels ne font toutefois pas de miracles

Comment réagir face à des utilisateurs qui modifient régulièrement la configuration de leur machine ? Comment mettre à jour le navigateur Internet sur des centaines de poste ? Toutes ces questions trouvent une réponse unique dans l’utilisation de logiciels de télédistribution. Ces applications servent, avant tout, à automatiser les tâches administratives et répétitives liées à la supervision d’un parc de PC.
Autant dire que leur mission est immense… et loin d’être évidente. Le plus souvent, ces solutions de télédistribution ressemblent à des boîtes à outils fourre-tout. Elles prennent en charge des fonctions allant de l’inventaire matériel et logiciel à la télédistribution, en passant par les postes distants, avec des mécanismes de reprise sur incident, le tout par l’intermédiaire d’Internet et dans le cadre d’architectures multiniveaux.
Doté d’une telle arme de guerre, l’administrateur n’est cependant pas encore sorti d’affaire. Il va devoir commencer par déterminer les ordinateurs à inspecter, ainsi que le type d’information à faire remonter. Au niveau matériel, les outils de télédistribution utilisent tous DMI. Cette recommandation, définie par le DMTF (Distributed Management Task Force), donne la possibilité de remonter des informations concernant les éléments composant un ordinateur.
Certains constructeurs, comme Compaq, HP et IBM, n’hésitent pas à enrichir leurs produits de nombreux points de surveillance. L’administrateur récupère ainsi, sur les équipements cibles, des informations concernant la quantité de mémoire, le type de bios, le nom de la machine, ou encore, la taille du disque dur. Tous ces éléments sont ensuite utilisés pour la distribution logicielle. En effet, certaines mises à jour de produit impliquent, par exemple, une mémoire vive minimale. Les difficultés commencent dès cette étape de collecte.

L’identification par comparaison

Les logiciels de télédistribution ne disposent pas tous d’interface graphique pour effectuer cette opération. Il n’est pas rare de devoir saisir les paramètres à remonter via un éditeur de texte. Pour d’autres, la collecte des informations ne s’effectue qu’à heures fixes ! Mieux vaut bien accorder ses violons avec les fenêtres de backup pour les équipements se trouvant sur les sites distants.
Ensuite vient la reconnaissance des logiciels installés. Pour cela, les éditeurs de logiciels de télédistribution ont recours à une méthode d’authentification par comparaison. En clair, ils disposent d’une base de données, plus ou moins riche, référençant des centaines de fichiers.

Croiser plusieurs critères pour éviter les erreurs

L’identification des fichiers, et donc de la version (avec sa langue) des logiciels installés sur l’ordinateur cible, s’effectue en croisant plusieurs critères, comme le nom, la taille, la date, voire, si nécessaire, des informations contenues dans l’en-tête du fichier.
Toutes ces précautions évitent les erreurs pouvant survenir sur les versions. L’exécutable de Word 6 et celui de Word 97, par exemple, portent le même nom. Dans ce cas, la date sert d’élément de reconnaissance. Pour diminuer au mieux les sources d’erreurs, il convient de s’assurer que l’on dispose bien de la dernière version du catalogue et de le mettre à jour au fur et à mesure des nouvelles versions publiées. La gestion des langues est également un souci majeur pour les éditeurs. Il n’est pas rare que l’administrateur obtienne, une fois l’inventaire terminé, une liste de fichiers ‘ non identifiés ‘. Il lui faudra donc enrichir le catalogue (le plus souvent manuellement) en saisissant les informations relatives à chacun des fichiers non référencés. Dès lors, l’administrateur disposera d’une vue instantanée de son parc d’ordinateurs.
La mise à niveau des cibles passe par la définition des paquets de distribution. Ces derniers contiennent les fichiers de mise à jour. Tout l’art consiste à en diminuer la taille. Rien ne sert, par exemple, de réinstaller entièrement la nouvelle mouture d’un tableur. Il est préférable de ne distribuer que les fichiers qui sont modifiés. Par ailleurs, la création des groupes de diffusion est réalisée en fonction des informations issues de la collecte. Ainsi, le paquet de Windows 98 mis à jour ne sera appliqué qu’aux ordinateurs disposant de Windows 95, dotés d’au moins 64 Mo de mémoire vive et bénéficiant d’au moins 500 Mo d’espace disque libre. Cette télédistribution s’effectue via le réseau local ou étendu. Dans ce cas, la compression des paquets est recommandée. Ces derniers seront reçus par un serveur intermédiaire chargé de la mise à jour sur le site distant.

Prévoir des mécanismes d’annulation

Enfin, en cas de défaillance lors de la télédistribution, il faut être au moins capable de revenir à l’état initial, en annulant l’opération précédemment avortée. Au mieux, il faut prévoir des mécanismes de reprise sur incident pour pouvoir recommencer cette opération. Le plus souvent, la mise en place de ces deux mécanismes nécessite l’écriture de scripts (en langage propriétaire).
L’automatisation complète de la gestion d’un parc d’ordinateurs est encore loin d’être une réalité.

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Xavier Bouchet