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La peur, nouvel argument de vente

Pas de nouvelles technologies, mais un marketing agressif. La sécurité veut rentabiliser les développements et fait du neuf avec du vieux

Et si la page d’accueil de votre site était soudainement remplacée par des insultes racistes ou des images pornographiques ?” Cette accroche provocante lue sur le stand de la société Cyrano résume à elle seule la tendance sécurité de cette édition 2000 de NetWorld+Interop : interpeller le dirigeant et lui faire prendre conscience des risques inhérents à une présence accrue sur Internet.Et pour cela, nul besoin de nouvelles technologies. Le marketing a pris le pas sur la technique dans les allées d’Interop cette année. Un marketing qui se traduit par l’assemblage de solutions existantes (Cobalt intègre le coupe-feu Raptor d’Axent dans un bo”tier de Raq plug-and-play) et, bien sûr, l’inévitable location en ligne de solutions éprouvées : audits de vulnérabilité en ligne sur abonnement présentés par les sites Intranode, MonDSI. com ou encore Qualys.Cette année, les intégrateurs de solutions de sécurité (Integralis, Attel, Arche) étaient plus présents que les fabricants aux produits novateurs. Même les grands noms, tel Novell avec Border Manager 3. 5 (un assemblage de solutions existantes : coupe-feu, contrôle d’accès et RPV), suivaient la tendance : on innove peu et on rentabilise l’existant.

Familiariser les dirigeants avec les innovations techniques

Pour sensibiliser le prospect, les discours techniques des ingénieurs font place aux animations commerciales. Neurocom présentait ainsi, sur le stand de RSA France, une zone sinistrée. Murs bombés, barils abandonnés et tôles rouillées, l’endroit s’appelait ” L’atelier du hacker ” et la SSII y faisait la démonstration d’outils de pirates disponibles sur Internet. Du détournement d’une connexion Telnet à l’interception et à la modification d’un e-mail à la volée, l’objectif est le même : faire peur aux dirigeants avec des arguments chocs. Les RSSI et les ingénieurs n’ont donc rien appris cette année à Interop, tandis que leur direction s’initiait aux risques élémentaires et découvrait des technologies traditionnelles.Il s’agit cependant d’une phase nécessaire à la digestion des nombreuses innovations techniques des années passées : rien ne sert d’innover si le marché ne suit pas.

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JÉRÔME SAIZ