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La FTC veut (vraiment) bloquer le rachat d’Activision Blizzard

Alors que les autorités européenne, japonaise et chinoise ont donné leur aval pour le rachat de d’Activision Blizzard par Microsoft, c’est dans son propre pays que Microsoft a le plus de maille à partir. Avec une FTC qui semble bien décidée à faire capoter le deal.

Un achat à plusieurs dizaines de milliards de dollars n’est jamais un long fleuve tranquille, Microsoft le sait et en fait ce moment les frais. Son offre à 68,7 milliards sur l’éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard amorcée en janvier 2022 ressemble à un roman à rebondissements. Alors que la Commission Européenne a donné son feu vert le 15 mai dernier, et que la Chine et le Japon ont fait de même, ce sont les pays anglo-saxons qui lui donnent du fil à retordre, à savoir le Royaume-Uni, qui a froncé les sourcils et a dit non le 1 mai dernier. Et ce sont aujourd’hui les autorités américaines qui semblent décidées à faire capoter ce super deal.

Lire aussi : Pas de Call of Duty pour Microsoft : la FTC devrait bloquer le rachat d’Activision/Blizzard (décembre 2022)

Plus précisément, il s’agit de la Commission Fédérale du Commerce, la puissante FTC, qui s’apprêterait à bloquer purement et simplement le rachat, selon des informations récoltées par nos confrères de CNBC. La FTC préparerait l’émission d’une injonction (une interdiction de rachat) avant la date limite du 18 juin. Et la FTC est déjà en train de poursuivre Microsoft devant un juge administratif. Mais ce qu’elle tente de faire ici, c’est d’interdire le lancement de toute synergie entre les deux entités tant que la procédure de jugement administratif n’est pas terminée.

Ces tribunaux de commerce et administratifs, les avocats de Microsoft vont encore y passer un moment, car il s’agit de la seconde procédure ouverte, avec l’appel de l’autorité britannique (CMA) le mois dernier. Qui demande, elle aussi, le blocage de ce méga deal. L’argument du blocage est toujours le même : une distorsion de la concurrence, notamment avec des risques pour le portage de certaines franchises phares (Call of Duty notamment) sur les plateformes concurrentes. Et du côté de Microsoft, une défense axée sur la domination de Sony dans le domaine des consoles de salons, couplée à un engagement de portage pour rassurer les autorités.

Une surconsolidation qui inquiète

On sait que Sony use de tout son poids pour faire capoter le deal, l’entreprise japonaise ayant à plusieurs reprises publié des communiqués pointant le poids énorme dans le marché vidéoludique qu’un tel rachat impliquerait. Il faut dire que Microsoft, certes derrière Nintendo et Sony dans les consoles, a la maîtrise quasi-totale du jeu PC. Et a déjà effectué de lourds rachats, comme celui de Bethesda, qui lui a donné le contrôle de franchises comme Doom ou The Elder Scrolls.

Si on comprend bien que Microsoft veut tenter de se battre dans le domaine des consoles en rendant son Game Pass encore plus attractif, le hic est que pour l’heure, les cartes sont bien distribuées entre les plateformes (Steam, Epic, Microsoft Game Pass, etc.) sur PC et les consoles. Avec la convergence des deux mondes que l’on perçoit au travers d’appareils nomades comme les Steam Deck et autre Asus ROG Ally, et la montée en puissance régulière des technologies de Cloud Gaming, le contrôle d’un des plus gros éditeurs du monde par un acteur aussi puissant que Microsoft laisse planer une menace de verrouillage. Ce sont ces menaces potentielles que la FTC et la CMA entendent bien écarter. Soit en bloquant purement et simplement le rachat – et avec des précédents récents comme ARM & Nvidia, cela reste possible – soit en ajoutant de nombreuses clauses, soit en forçant Microsoft à se séparer de studios.

 

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Source : CNBC


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